Les Informations Dieppoises

Une amourette courte PLATEAU ALIERMONTA­IS. mais violente

C’est par le biais d’une agence matrimonia­le que cet homme âgé de 35 ans a rencontré une jeune veuve. L’histoire n’a pas duré longtemps. Alcoolique, il a violenté sa prétendant­e. Le tribunal l’a condamné à 18 mois de prison dont six avec sursis.

- Aurélien Bénard 0@ a_benard

Ce solide gaillard de 35 ans a des difficulté­s à trouver l’amour. Après s’être lancé en quête de l’âme soeur sur des sites Internet de rencontres, il s’est inscrit dans une agence matrimonia­le qui lui a permis de faire la connaissan­ce en août 2016 d’une jeune femme, une mère de famille veuve d’une trentaine d’années installée sur le plateau aliermonta­is.

A la barre du tribunal de Dieppe, ce mardi 14 février, cet habitant de Saint-Rémy-Boscrocour­t, une commune près d’Eu compare la rencontre à « un gros cauchemar » . En un mois de relation, le couple s’est fait et défait jusqu’au vendredi 19 août 2016. Ce jour-là, l’homme est alcoolisé et a fait vivre l’enfer à celle qui pouvait potentiell­ement devenir sa dulcinée.

Une rupture difficile

A l’audience, la présidente du tribunal correction­nel de Dieppe expose les faits : « La victime en avait marre de se faire insulter quand il buvait. Le 19 août, elle a voulu définitive­ment rompre. Le prévenu est arrivé à son domicile et tout a dérapé. Elle le ramène chez ses parents pour qu’il se calme. Pendant le trajet, il l’a frappée violemment dans la voiture » .

La scène est terrible, la jeune femme prend peur, s’arrête et quitte son véhicule pour repartir chez elle en courant. Lui, ivre, s’installe au volant et poursuit son chemin pour revenir chez la victime. Il défonce son portail.

La victime a porté plainte et a consulté un médecin. Ce dernier a constaté plusieurs hématomes, ecchymoses et oedèmes, détaillés à l’audience par Me Bénédicte Dulière, l’avocate de la partie civile.

Invité à s’exprimer sur les faits, le prévenu botte en touche : « Je la pensais sérieuse mais elle ne cherchait que du sexe » . Et d’ajouter : « Elle a perdu son mari trois mois avant notre rencontre, elle m’a tout raconté, elle m’a même emmené sur les lieux où il s’est pendu ».

A son tour, la veuve répond aux questions du tribunal. D’emblée, elle précise : « Si je me suis inscrite dans une agence matrimonia­le, c’est parce que je ne supporte pas la solitude. C’est ma vie privée, ça ne regarde personne » , dit-elle.

Puis elle est revenue sur le caractère de son amourette estivale : « C’est quelqu’un qui se maquillait (sic), s’habillait bien mais il était jaloux, ditelle. Il a des problèmes avec l’alcool, il fallait tout le temps en acheter » .

Lorsqu’a été évoqué la personnali­té du prévenu, la présidente du tribunal a fait allusions aux témoignage­s de ses parents : « Quand vous revenez chez eux, alcoolisé, ils quittent leur domicile le temps que vous vous calmiez. Ils vont jusqu’à dormir dans leur voiture sur le parking de l’hypermarch­é Leclerc à Etalondes. Ils ont peur de vous, ils sont inquiets pour vous » . Sans se démonter, le prévenu rétorque : « Je n’ai jamais tué personne ! » . Sa mère est dépressive, son père est cardiaque…

Il a trouvé une nouvelle femme

La procureure de la République semble agacée par le comporteme­nt du jeune homme : « Il minimise ses problémati­ques et rend la victime responsabl­e de tous ses maux » . Elle requiert une peine de 24 mois de prison dont la moitié ferme assortie d’un mandat de dépôt.

Me Caroline Flin, son avocate, insiste : « Il a toujours reconnu les faits, il a des problémati­ques sentimenta­les et profession­nelles qui l’engluent dans une situation au point de consommer de l’alcool » . Elle a également indiqué que son client vivait actuelleme­nt une nouvelle idylle, une maman de deux enfants avec qui il convole depuis… un mois seulement.

Finalement, le tribunal correction­nel a condamné l’homme éconduit et violent à 18 mois de prison dont six avec sursis et mise à l’épreuve pendant deux ans : il devra se soigner, travailler, et ne pas entrer en contact avec la victime. Il devra verser à la partie civile 1 000 € de dommages et intérêts pour le préjudice moral, 1 906 € pour le préjudice matériel et 800 € pour les frais de justice. En outre, le tribunal le condamne à deux amendes à 200 € l’une pour les excès de vitesse et 500 € pour les dégradatio­ns.

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