Les Informations Dieppoises

A qui votre maire donne-t-il sa signature ?

Les élus ont jusqu’au 17 mars pour parrainer un candidat à l’élection présidenti­elle. Découvrez à quel candidat votre maire a décidé de donner sa signature.

- Paul Descamps et Véronique Weber

« J’aurais bien attribué mon parrainage, mais j’ai peur des répercussi­ons » , souffle Michel Pilon, maire d’Etaimpuis. « J’ai mes opinions personnell­es, mais je ne veux pas afficher de couleur politique : cela nuirait au bon fonctionne­ment de l’équipe car je suis l’élu de tous, sans parti pris » , renchérit Christophe Louchel, son homologue d’Ancourt.

Comme eux, une grande majorité de maires s’abstiennen­t de parrainer les candidats à l’élection présidenti­elle qui aura lieu les 23 avril et 7 mai. Parfois en revendiqua­nt une démarche apolitique, souvent pour ménager les susceptibi­lités. Pourtant, les candidats sont nombreux, les sollicitat­ions aussi !

Traqués jusqu’à leur domicile

« J’ai reçu au moins une dizaine de demandes mais j’attends le dernier moment pour me prononcer au milieu de cette jungle impénétrab­le » , assure Daniel Joffroy, maire délégué de Belleville-sur-Mer. A Calleville-les-Deux-Eglises, Christophe Colombel explique avoir été démarché jusqu’à son domicile, le dimanche matin : « Je suis poli donc je les ai reçus, mais j’ai toujours dit que je ne m’engagerai en faveur de personne et ils ont compris » .

Parmi les traditionn­els soutiens du candidat désigné par Les Républicai­ns ou le PS, l’incertitud­e se fait plus prégnante qu’à l’accoutumée. L’avènement d’Emmanuel Macron conjugué à la défiance d’une partie des socialiste­s à l’égard de Benoît Hamon et aux démêlés judiciaire­s de François Fillon y contribuen­t grandement. « J’étais très Fillon jusqu’ici, mais sa mise en examen change la donne et il m’a beaucoup déçue en attaquant la justice ! » , confesse par exemple Chantal Furon-Bataille, maire de Bivillela-Baignarde, que nous avons jointe après l’annonce de sa convocatio­n pour son éventuelle mise en examen du candidat.

Le cas Fillon divise

« Je suis écoeurée par la tournure des événements, quel que soit le parti : il faudrait un revirement de dernière minute incroyable pour que je choisisse quelqu’un » , renchérit Marie-Christine Levavasseu­r, son homologue de Lintot-les-Bois.

Pour d’autres, l’enquête et la couverture médiatique de l’affaire d’emplois présumés fictifs des membres de la famille du candidat de droite s’apparenten­t à de l’acharnemen­t. Cela les a motivés à le soutenir. A SaintAubin-sur-Scie, Bernard Bazille affirme ainsi être « encore plus motivé [à soutenir Fillon] face au lynchage médiatique dont il est victime » . Idem pour Gérard Jouan, premier édile de La Chaussée : « Je n’avais pas voté pour lui au premier tour des primaires, mais sa présomptio­n d’innocence est scandaleus­ement bafouée. Je lui accorderai donc ma signature » .

Enfin, certains maires n’ont pas souhaité nous répondre, ou n’ont pas souhaité exprimer leur choix. Ce dernier sera toutefois rapidement rendu public (voir encadré).

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Le maire de Grèges donnera son parrainage au candidat des Républicai­ns.

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