Les Informations Dieppoises

Du rififi autour des statues de l’hôtel consulaire

- Ginette Poullet D’après l’ouvrage Plaisirs d’archives de Patrick Michel

À l’heure où le bâtiment qui a abrité la chambre de commerce et d’Industrie de Dieppe va être transformé en lieu culturel, un petit retour anecdotiqu­e sur les années qui ont vu sa constructi­on s’impose. Nous sommes en mars 1899 et voilà un peu plus d’un an que les services de la chambre de commerce et d’industrie sont installés dans ce somptueux immeuble. Des élus municipaux le qualifient volontiers de « palais ». Sa constructi­on aura coûté 400 000 F. Le chantier a été rondement mené, il ne manque plus que l’ajout de deux statues en façade : Pierre Desceliers d’un côté, et Jehan Ango de l’autre.

Le coût des travaux pour ces dernières réalisatio­ns s’élève à 9 000 F et la chambre de commerce sollicite la municipali­té dieppoise afin qu’elle participe au financemen­t à hauteur de 1 500 F. Une demande qui a fait polémique au sein du conseil municipal. En effet, une partie des élus ne s’explique pas que la CCI « qui vient de dépenser une somme de 400 000 F pour élever son immeuble vienne demander une subvention de 1 500 F pour en orner la façade ». Ceux qui sont favorables à la participat­ion rétorquent que c’est la condition qu’a posée l’État : si ce dernier met la main à la poche, la Ville, le Départemen­t et la CCI doivent en faire autant. Un argument qui ne convainc pas les opposants.

Le ton monte et la controvers­e enfle. Ces derniers imaginent que « si on demandait 1 500 F à la CCI pour le bénéfice de l’hôtel de ville, il est probable que celle-ci refuserait » , et ajoutent que « quand bien même la Ville aurait cette somme disponible, elle lui trouverait un emploi dans les frais de réparation de certains bâtiments municipaux ».

La question d’une hypothétiq­ue vente future de l’immeuble est même abordée : « Le sort des statues suivrait celui de l’immeuble, elles seraient également vendues. Donc il n’y a aucun intérêt pour la Ville à participer dans cette dépense. » La séance particuliè­rement houleuse est ajournée par le maire et quelques semaines plus tard, le conseil municipal décide que la Ville participer­a finalement à la dépense à hauteur de 1 500 F.

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