Dieppe maintient la semaine de quatre jours et demi
En concertation avec les enseignants, la Ville de Dieppe a décidé de maintenir la semaine de quatre jours et demi dans les écoles maternelles et élémentaires. Pas question de prendre une décision dans la précipitation la veille des vacances scolaires.
« La réforme des rythmes scolaires, n’est pas la bonne réponse, souligne François-Xavier Durand, enseignant à l’école Delaunay à Dieppe et membre de la CGT Educ’action. Il faut revoir les contenus des apprentissages. » Avec la nouvelle majorité présidentielle, l’une des décisions fortes du quinquennat Hollande a du plomb dans l’aile. Tant décriée, elle pourrait être remise en cause dans de nombreuses villes. « La décision du maintien dépend du bon vouloir de la commune » , reprend le syndicaiste. À Dieppe, la mairie a décidé de conserver la semaine de quatre jours et demi pour la rentrée 2018/2019.
« À quelques jours de la fin de l’année scolaire, nous estimons que l’on ne peut pas bouleverser dans la précipitation et sans concertation le rythme des enfants et l’organisation de la semaine scolaire » , explique le cabinet du maire. Plus de deux tiers des enfants dieppois profitent des activités proposées par la Ville. Les P’tits explorateurs ont été mis en place depuis 3 ans.
La Ville s’est alors engagée à travailler avec des associations et les services municipaux. Des animateurs qualifiés ont été recrutés.
Des financements
Difficile d’imaginer une remise en cause d’un système bien rodé à Dieppe. « Nous avons eu à coeur l’intérêt de nos enfants et leur réussite » , indique la mairie. Derrière la fin de la semaine de quatre jours et demi se jouent des emplois qui ont été créés en conséquence. « Nous réclamons au gouvernement les financements qui permettent le maintien de ces activités, ajoute le cabinet du maire. Tout comme nous continuons à réclamer à l’Education nationale les moyens pour nos écoles, en refusant les fermetures de classe et en demandant le retour des écoles Delaunay et Michelet en zone d’éducation prioritaire » .
Du côté des enseignants et des parents, l’attente était forte. Une enquête nationale pour le SNUipp- FSU a démontré que 75 % des familles souhaitent le retour à la semaine de 4 jours. Ce taux atteint 80 %, à Dieppe, dans les écoles interrogées, et même plus en maternelle. « La fatigue est la principale raison évoquée » , indique Benoît Havard, directeur de l’école Paul- Bert. Il parle également de fuite des élèves vers les écoles privées qui ont conservé la semaine de 4 jours. Même si ce n’est pas le cas pour Dieppe. « Mais à Fécamp, par exemple, nous le ressentons » , précise FraçoisXavier Durand.
Porte-parole des enseignants affiliés à la CGT Educ’action, il lui paraît nécessaire de libérer le mercredi matin.
La fatigue
« Nous constatons un épuisement des collègues, poursuit- il. Il faut redonner du temps à l’apprentissage » . Il préconise des demi-journées de 3 h. Cependant, d’autres écoles, comme Jules- Ferry à Dieppe, voient les bienfaits des rythmes scolaires. « Les enfants travaillent mieux le matin, remarque Stéphanie Gally, la directrice. Donc, pour nous, le mercredi matin est une matinée de plus pour les apprentissages » .
Même si elle reconnaît qu’il y a des problèmes d’absentéisme.
La mairie de Dieppe s’engage à lancer une grande concertation au cours de l’année pour revoir sa position à la rentrée 2019/2020.