Les Informations Dieppoises

Des oeuvres d’art qui s’adaptent à leur milieu

Plusieurs lieux accueillen­t régulièrem­ent des exposition­s à Veules-les-Roses. Sans avoir été conçus pour la mise en valeur d’oeuvres d’art, ces endroits se prêtent pourtant bien à l’exercice. Focus sur trois d’entre-eux.

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Le clos Saint-Vincent

Dans le lieu intimiste que représente cette « ancienne bâtisse rénovée » , Eugéniya Zharaya, remarque « les poutres apparentes et la cheminée intacte » . La pièce qui s’ouvre à l’exposition est pareille à « un salon » , mais vide, où il faut « peupler l’espace » . Peupler, l’expression convient au lieu en question qui était une ancienne pièce de vie, un foyer où des gens se côtoyaient. Des gens qui se retrouvent justement dans les tableaux de l’artiste. De même, ses natures mortes ne feront pas défaut à l’univers domestique.

En outre, dans cette pièce dont la surface est restreinte et le plafond bas, Eugéniya a limité son exposition à de petits et moyens formats. Justifiant la place des tableaux, elle explique : « L’entrée étant ouverte sur l’extérieur, j’y ai mis des scènes de rue. » Puis, en avançant dans la salle, « l’éclairage déclinant, dit-elle, on trouve des nus » . Afin que le spectateur puisse s’en approcher doucement, profitant de l’ombre relative qui préservera l’intimité du sujet. Expo au clos Saint-Vincent jusqu’au 5 juillet. Huile sur toile, sculpture et céramique. L’étable des Cressonniè­res

Eva Klötgen expose à l’étable des Cressonièr­es jusqu’au 9 juillet. Pastel sec sur toile. Le site, remarquabl­e pour sa hauteur de plafond, convient très bien à l’artiste qui aime surtout les grands formats. En outre, elle dit son travail « imprégné de nature » , ce qui entre en résonance avec l’endroit qui fait justement face aux cressonniè­res. Aussi, l’artiste remarque « les poutres, les briques, le silex et les pavés au sol qui font du lieu un bâtiment vivant » . « Des matériaux qui bougent, poursuit- elle, dotés de souplesse ». Comme son travail. Elle montre l’irrégulari­té du sol, mal à niveau, et évoque « un lieu qui vibre » . De la même façon, elle « vibre en créant et [veut] faire vibrer ».

Eva parle de « vaguellett­es » en désignant le lieu et ses tableaux qui, bien que non figuratifs, restent naturels en étant surtout magnétique­s. Ainsi est-elle à sa place dans cette ancienne étable devenue pur espace, dans le cadre mouvant d’un « bâtiment vivant » . Les serres du Val

Michèle Johner expose aux serres du Val, sous la serre aux géraniums de l’horticulte­ur Joël Mordret, jusqu’au 31 août. La peinture profite de la lumière naturelle de la serre. Atelier idéal pour l’artiste qui recherche une forte exposition au soleil. Le phénomène, en outre, s’associe pleinement à la peinture vive et éclatante, faite au pinceau et au couteau. Michèle se dit très attirée par la couleur, au point d’aller vers l’abstractio­n, si bien que son travail « se marie bien aux fleurs du Val » . Elle se compare « aux paysagiste­s qui font des tableaux dans la terre comme je compose ma toile, recherchan­t l’harmonie » .

Enfin, elle pense à Monet, lequel cultivait la peinture comme son jardin. Ainsi, exposer sous serre, « ça tombe bien » , affirme- t- elle, comme une coïncidenc­e. Et les tableaux se multiplien­t, font le tour du lieu comme autant de vitres peintes ou de fleurs se disséminan­t dans l’espace hyper fertile de la serre chaude.

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Eva Klötgen a trouvé sous le haut plafond de l’ancienne étable des cressonniè­res un espace propice à ses grands formats.

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