Les Informations Dieppoises

Le combat continue pour sauver l’école

L’Éducation nationale a décidé de fermer définitive­ment l’école de Longroy – une classe unique – à la fin de la semaine. Le maire utilise tous les leviers, y compris judiciaire­s, pour sauver son école qui n’a pas de souci d’effectif.

- Arzhêliz Diard

Le couperet est tombé. Vendredi 23 juin, la réunion de travail au sein du rectorat de Rouen a entériné la fermeture de la classe de grande section de Longroy au sein du Sivos (syndicat intercommu­nal à vocation scolaire) de la forêt d’Eu regroupant les écoles des communes de Guerville, Longroy, Melleville et Millebosc. Depuis l’annonce faite en mars, au moment de la mise à jour de la carte scolaire, parents, élus et enseignant­s se mobilisent pour empêcher cette décision (lire nos éditions du 31 mars, 7 avril, 12,19 et 26 mai).

Référé débouté, le maire fera appel

À la fin du mois de mai, JeanPierre Troley, le maire de Longroy avait décidé de faire un référé auprès du tribunal administra­tif. Celui-ci a depuis été débouté par le juge qui a statué sur « la non- urgence à suspendre la décision de fermeture de classe » . Mais, le premier magistrat ne compte pas s’arrêter là. La réunion du vendredi 23 juin apporte un nouvel élément dans le dossier et permet de faire appel de la décision. « Il faut que ce soit fait avant la rentrée, confie-til. Les parents ont déjà inscrit leurs enfants au sein du Sivos. Les grandes sections de Longroy risquent de devoir aller à Melleville avec les CP dans une classe à 26 ou 27 élèves. »

Refus des classes isolées

L’argument employé pour fermer l’unique classe, et donc l’école de Longroy, repose sur le refus des classes isolées que prône l’Éducation Nationale. « Car nous n’avons pas de baisse d’effectif, ajoute JeanPierre Troley. Nous sommes même en hausse ! Nous ne sa- vons pas pourquoi c’est tombé sur nous. Depuis la réunion du 23, la décision ne bougera pas au niveau de l’Éducation nationale. Auprès du tribunal administra­tif, on peut essayer. Nous voulons un jugement sur le fond pour obtenir la suspension de la décision et il faut le faire maintenant, sinon, dans un an, ce sera trop tard. » L’appel ne passera pas nécessaire­ment en jugement, mais il veut y croire.

Ce qui chagrine le maire, c’est cette petite phrase du président la République lorsqu’il était en campagne : « Il n’y aura plus de fermetures d’écoles dans le monde rural dans les cinq ans qui viennent, la ruralité en a besoin pour réenclench­er son attractivi­té » . Alors, il a cosigné la lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron et initiée par le maire de Saint-Hellier, celui-là même qui lui avait soufflé l’idée du référé auprès du tribunal administra­tif. Pour son école, il avait fonctionné.

 ??  ?? Parents, élus et enseignant­s avaient bloqué les quatre écoles du Sivos de la forêt d’Eu en mai. Jean-Pierre Troley y avait participé (2e en partant de la gauche sur la photo d’archives).
Parents, élus et enseignant­s avaient bloqué les quatre écoles du Sivos de la forêt d’Eu en mai. Jean-Pierre Troley y avait participé (2e en partant de la gauche sur la photo d’archives).

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