Quand des mini-jardins en ville font pousser des amitiés
Depuis plus de deux ans, la municipalité a installé des bacs en ville pour inciter les habitants à se les approprier pour y créer des mini-potagers. Une manière de jardiner autrement. L’idée a pris racine et de belles amitiés ont germé, comme au Pollet.
Il est 10 h ce dimanche matin. Marie-Agnès, Muriel et Anne arrivent, outils et bouteilles vides en mains, près de la Poste du Pollet, à Dieppe. Elles sont bientôt rejointes par Jean-Loup et Frédéric. A deux pas du restaurant Le Turbot, c’est là que le joyeux groupe a désormais ses petites habitudes, autour d’un mini-jardin potager.
En effet, voilà plus de deux ans déjà, que la Ville de Dieppe a souhaité implanter des bacs en bois, dans le cadre d’Incroyables comestibles, un mouvement participatif citoyen parti d’Angleterre. L’idée est de promouvoir l’agriculture urbaine participative en invitant les citoyens à planter partout là où c’est possible et à mettre les récoltes en partage.
Des bacs à cultiver dans les quartiers
A Dieppe, des bacs ont fleuri par modules de trois, fabriqués par les services techniques « devant les écoles Jules-Ferry, Valentin-Feldmann, Paul-Bert, devant Oxygène à Neuville, sur l’île du Pollet et dans le square Carnot » , détaille Vincent Prié, responsable du service développement durable.
Et on peut dire que l’idée a bien pris notamment au Pollet. Un petit groupe d’habitants du quartier mais également du Bout- du- Quai et de l’avenue Vauban s’est approprié ces espaces de plantation. Chacun a amené des graines, des plants… Des échanges ont commencé à se faire avec les jardins partagés du centre d’accueil de demandeurs d’asile implanté à deux pas de là. « Une manière de recréer du lien et de s’approprier ces lieux publics » , constatent satisfaits les élus de la Ville, Patricia Ridel, Frédéric Weisz et Annette Roussel.
Ces jardiniers urbains du Pollet font pousser choux, tomates, haricots, herbes aromatiques… et même des fleurs comme des capucines cet été ou de la mélisse « pour les tisanes » . « Là, nous attendons nos premières framboises avec impatience » , glisse Anne. L’idée est de mettre la production en libre- service « et en ce moment, on voit que la menthe, ça plaît pour les Mojitos » , sourit-elle. « On est dans le plaisir et la simplicité » , explique le groupe. Plaisir de se rencontrer, de partager. « Et pour un peu de pédagogie, on met des étiquettes au pied des plantations. »
Des instants partagés croqués par Jean-Loup
Le groupe a même eu l’idée de fixer des rendez-vous à ceux qui souhaitent les rejoindre, sur des pancartes apposées sur les bacs. Chacun vient également lorsqu’il a un peu de temps pour arroser. Une fontaine est située à proximité. « D’ailleurs, les Anglais qui connaissent le concept, lorsqu’ils viennent dans le gîte juste en face du bac, nous l’arrosent » , note Anne.
Et pour garder une trace de tous ces moments partagés, Jean-Loup vient avec ses crayons et croque ces instants. « Je suis fier d’être l’illustrateur officiel de ce jardin » , lance-t-il dans un grand sourire.