Les Amys du Vieux Dieppe se saignent pour leur lutrin
Après la fusion des chambres de commerce et d’industrie, le mobilier de celle de Dieppe était mis aux enchères le 2 juillet. Pour les Amys du Vieux Dieppe, l’enjeu était de taille : ils voulaient acquérir le lutrin de Fernand Miellot.
Les Amys du Vieux Dieppe voulaient à tout prix que le lutrin réalisé par l’architecte et décorateur Fernand Miellot reste dans la ville aux quatre ports. Dimanche 2 juillet, ils ont obtenu gain de cause en l’acquérant lors de la mise aux enchères organisée à Lyons-la-Forêt des biens de l’ancien hôtel consulaire de Dieppe. Interpellée par la perspective de voir une partie du patrimoine local disséminé à travers le monde, l’association dieppoise avait lancé une souscription parmi ses membres et sympathisants en prévision de cette vente.
Une souscription rapporte 1 980 €
« Elle nous a permis de collecter 1 980 € » , souligne Guy Turquer, le président. Conscients que leurs moyens ne leur permettraient pas de se porter acquéreurs de nombreuses pièces, les Amis du Vieux Dieppe ont concentré leurs efforts sur le lutrin. « Fernand Miellot a marqué l’histoire de Dieppe, poursuit Guy Turquer. Il a notamment réalisé la fontaine du Puits-Salé et compte parmi les membres fondateurs de notre association, dont il a dessiné le logo avant d’en être président [ entre 1926 et 1927]. Nous étions donc déterminés à récupérer son lutrin. » Selon le commissairepriseur, le précieux pupitre, mis à prix à 600 €, devait partir aux alentours de 2 000 €.
Les enchères s’emballent
Mais le téléphone de la salle des ventes a chauffé, faisant rapidement monter les enchères. « On va jusqu’à 3 000 € » , se disent alors les membres de l’association. Pas suffisant, mais la remarquable pièce d’acajou sculpté valait bien un effort supplémentaire. Elle est finalement adjugée vendue à l’association dieppoise contre la coquette somme de 4 560 €. « Il était temps que ça s’arrête ! » , glisse Guy Turquer, concédant un prix d’acquisition « un peu déraisonnable » . Malgré tout soulagé, le président a aussitôt rédigé un courrier de remerciement à ses adhérents donateurs… non sans inviter ceux qui en ont la capacité à remettre la main à la poche, « afin de soulager l’association et lui permettre d’autres projets » .