Le tourisme gourmand, c’est tendance
En pays dieppois, il est possible d’allier la découverte du patrimoine aux produits du terroir. Nous avons sélectionné 20 rendez-vous culturels et gourmands.
Le tourisme gourmand est une vague sur laquelle l’office de tourisme Terroir de Caux a décidé de surfer. Et ça marche ! Touristes et habitants de la région aiment visiblement prendre part aux nombreux rendez-vous proposés tout au long de l’été. Et pour cause : ils permettent de mêler agréablement découverte des environs, du patrimoine, de l’histoire locale tout en gardant en éveil ses papilles.
Succès des randos gourmandes
Depuis environ quatre ans, l’office de tourisme d’Auffay concocte un programme estival bien savoureux pour le public, et l’office de Quiberville-sur-Mer, qui a fusionné avec en janvier dernier sous le nom de Terroir de Caux, a décidé d’appliquer la même recette.
Ce qui donne un menu sympathique, avec des randonnées gourmandes qui permettent de découvrir des producteurs, des fermes, des ateliers cuisine et même des rendez-vous un peu plus insolites comme celui proposé mardi 8 août à 14 h 30, à l’Abbaye de Saint-Victor-l’Abbaye.
Olivier Delacroix, propriétaire des lieux, est un véritable passionné de botanique. Cuisinier à la retraite, il prend plaisir à transmettre son savoir. Ainsi, il propose lors de cette visite tout d’abord de conter l’histoire du site où, au XIe siècle était érigée une abbaye, dont il ne reste que quelques pierres, à côté de ce qui pourrait être une motte féodale.
Sauvages, mais comestibles !
Après ce volet historique, c’est dans le parc qu’il entraînera les visiteurs à la découverte de plantes sauvages comestibles. Ce « fils de paysan » a tout appris seul, en se documentant, en posant des questions, en expérimentant… « J’ai introduit ce plaisir de découvertes dans ma cuisine » , explique-til. Et en regardant bien autour de lui, il s’est rendu compte des mille trésors qui se trouvaient juste là, au bord des chemins. « La cuisine au fil des siècles a évolué en mettant des barrières sur la façon de consommer les produits » , estime-t-il. Des barrières qu’il a franchies allégrement. « La majorité des plantes sont comestibles, mais au fil de l’histoire on a limité celles que nous consommons. Car par exemple, certaines se conservent mal et il y a 100 ans, il n’y avait pas de frigo » , commente le cuisinier. D’autres critères relèvent plutôt de l’esthétique : « On a limité la consommation des choux à ceux en forme de pomme, car ils se commercialisent plus facilement. Mais le chou sauvage ne ressemble pas du tout à cela… »
Dans son jardin, il fera découvrir plusieurs plantes sauvages qui peuvent se déguster… si on prend soin de les identifier. Si l’ortie a redoré son blason depuis quelques années en se savourant en soupe, il proposera de tester l’onagre par exemple. De cette plante bisannuelle, on peut soit manger la racine la première année, soit les belles fleurs jaunes la seconde.
toucher, sentir et reconnaître
De même, connaissez-vous la berce, parfois appelée à tort « panais », et que certains donnent à manger à leurs lapins ? Chez elle, tout se mange : aussi bien cru que cuit, de la racine à la fleur en passant par la graine ! « Mais attention, met en garde le botaniste. Cette plante est photosensible. Il ne faut pas la cueillir en plein soleil car elle peut causer des brûlures ! »
Il présentera la tanaisie, à déguster avec modération, ou la consoude, qui se mange uniquement cuite « qu’on appelle aussi la sole végétale car elle a un goût de poisson ! C’est un ancien légume oublié » . Seulement, il faut faire attention à ne pas la confondre avec la feuille de digitale, toxique. « C’est important d’apprendre à toucher, sentir et reconnaître ces plantes. Et surtout, quand on ne connaît pas, on ne touche pas ! »