Partez à la chasse aux escargots
Pourquoi acheter des escargots, importés pour la plupart, alors qu’ils rampent parmi nous, à porter de main ou presque ? Amis de l’ail, du beurre et du persil, réveillez le chasseur qui sommeil en vous et partez à la chasse aux escargots en pays dieppois.
En cette période estivale où la météo n’est pas franchement de saison, les locaux et estivants peuvent s’adonner à la chasse aux gastéropodes en région dieppoise. Plusieurs spots sont très plébiscités des connaisseurs, mais c’est un peu comme pour les champignons, nul ne révèle ses meilleurs coins pour aller à la cueillette aux escargots.
La chasse aux escargots est certes réglementée – elle n’est autorisée chaque année qu’à partir du 1er juillet – mais elle présente l’avantage de ne pas faire de bruit et ne nécessite aucun permis.
L’escargot dit de Bourgogne Hélix pomatia peut être ramassé du 1er juillet au 31 mars à condition que sa coquille ait un diamètre supérieur ou égal à 4 cm.
Il est interdit d’en ramasser entre le 1er avril et le 30 juin pour des raisons de reproduction. Cependant, toute l’année on peut ramasser le petit-gris Helix aspersa à la condition exclusive que sa coquille présente un bourrelet ce qui confirme qu’il s’agit d’un adulte.
Les escargots ne sont pas toujours les meilleurs amis des jardiniers, ces derniers parviennent à les éloigner des potagers de façon naturelle en employant de la cendre ou de la sciure de bois, d’autres emploient des moyens plus définitifs qui sont nocifs pour la préservation de la biodiversité et des gens les chassent tout simplement pour les consommer. Les chasseurs d’escargots semblent être moins nombreux que par le passé.
L’escargot reste un mets d’excellence dans la gastronomie française. Mais la préparation des escargots, qu’ils soient blancs ou gris nécessite du temps.
Parmi les rares chasseurs d’escargots que l’on peut croiser en région dieppoise : Sabine et Bertrand. Ce couple d’agriculteurs à la retraite aime pratiquer cette chasse dans le secteur d’Envermeu. Et depuis le 1er juillet dernier, ils sont régulièrement sur le pied de guerre. « Notre principal objectif n’est pas de ramasser un maximum de bêtes à cornes, mais ça nous permet de faire de bonnes balades en forêt, précise sabine, bâton en main pour écarter les orties. On pourrait être tenté d’en ramasser une bonne quantité mais il faut rester raisonnable et en prendre juste de quoi satisfaire notre consomma- tion personnelle » .
Sous une pluie fine, vêtus d’habits adaptés, Sabine et Bertrand profitent de tous les atouts qu’offre la nature, les odeurs, les chants des oiseaux, une ren- contre furtive avec un chevreuil.
« Je vais aux escargots parce que ça me fait prendre l’air, ça me détend. On ne pense à rien, ça vide la tête. Et surtout qu’on aime tous ça chez nous, confesse Sabine. Même si c’est très long à préparer » . Et puis, le goût n’a rien à voir avec ceux achetés dans en grande distribution et on sait ce que l’on mange. « En fait, on a plaisir à aller les ramasser, à les préparer aussi mais alors… quand on voit qu’à table tout le monde se régale… alors là c’est la cerise sur l’escargot ! » lance Sabine au détour d’un chemin forestier.
La façon la plus courante pour ramasser les escargots en été, sera après une pluie et mieux entre 30 minutes et une heure suivant un orage ou encore le matin tôt avant la disparition de la rosée ou le soir avec un taux d’humidité élevé. Il est un dicton : «Quand l’orage gronde, l’escargot corne».