Garder le lien malgré le Brexit
En juin 2016, le camp du « Leave », pour la sortie de l’Union européenne, a remporté avec 51,9 % des suffrages le référendum au Royaume-Uni. Depuis un an, les négociations battent leur plein. En attendant, la société de transport maritime DFDS tente d’anticiper toutes les situations. « Nous considérons la sortie à venir du Royaume-Uni comme un changement de conditions auquel nous nous adapterons » , déclarait le PDG de DFDS, le danois Niels Smedegaard.
Côté français, des questions se posent. Jean-Claude Charlo, directeur de DFDS France depuis 2013, évalue les changements potentiels pour l’activité de sa société de transport maritime : « S’il s’agit d’un Brexit dur, on sait qu’il y aura des changements en termes de douane, des formalités supplémentaires… »
L’entreprise souhaite garder des liens forts avec l’Angleterre. Le directeur reste confiant quant au tourisme : « Après avoir goûté à notre gastronomie, vu notre ter- ritoire… Difficile de ne pas revenir ! »
Pouvoir d’achat en berne
Mais même si les Britanniques continuent à venir visiter la France, ils n’arrivent plus le porte-monnaie rempli d’une livre sterling bien plus forte que l’euro – en décembre 2015, 1 £ représentait 1,35 €, aujourd’hui elle ne représente plus que 1,10 €. La baisse de la livre sterling se fait ressentir sur le bateau, dans la façon de consommer les services proposés à bord, boutiques, bar, restaurant…
Une fois arrivés à quai, les touristes anglais gardent un oeil sur leurs dépenses. Plusieurs commerçants dieppois avouent « ne plus en voir autant qu’avant » . Et, surtout, leurs habitudes changent.
Patrick Samaran fait tourner son carrousel sur le Quai HenriIV depuis maintenant 15 ans. La baisse du pouvoir d’achat des Anglais, il la voit dans les petits gestes : « Prenons une famille avec trois enfants, il y a quelques années, les parents achetaient trois tickets. Aujourd’hui, de plus en plus ne font monter que le plus jeune… » explique-t-il, l’air désolé pour les autres.
Avec la chute de la livre sterling, les touristes anglais réfléchissent à deux fois avant de consommer…