Maigre butin mais prison ferme pour deux cambrioleurs
Trois jeunes hommes habitant les environs de Dieppe comparaissaient vendredi 15 septembre devant le tribunal correctionnel pour avoir commis une série de trois cambriolages, début septembre, à Saint-Aubin-le-Cauf, Martin- Église et Saint- Aubinsur-Scie [voir notre édition du 15 septembre].
Si leur butin apparaît très mince – quatre médailles du travail, une chaîne en or, 125 € en espèces, un appareil photo et une paire de jumelles –, d’importants dégâts ont été commis. « Toute ma maison a été retournée et ma bibliothèque est détruite » , indique l’habitant de Saint- Aubin- sur- Scie qui, trois jours plus tôt, a permis l’arrestation des malfaiteurs.
Face à face dans le sous-sol
En effet, mardi 12 septembre, alors que ces derniers envisagent de terminer leur tour du propriétaire par le sous-sol, ils tombent nez à nez avec lui, qui bricole paisiblement. À sa vue, les deux « visiteurs » prennent leurs jambes à leur cou et ordonnent à leur compère, qui les attend à bord d’un Kangoo blanc, de démarrer en trombe. Par chance, l’épouse du bricoleur, qui rentre chez elle en bus au même moment, a pu relever leur plaque d’immatriculation avec l’aide du chauffeur.
Grâce à cette information, les forces de l’ordre interpellent le chauffeur quelques heures plus tard et ses complices dans la foulée.
Empreintes digitales et traces de semelles permettent de confondre les protagonistes dans deux autres cambriolages commis les 9 et 10 septembre.
Lors du premier, près des étangs de Saint-Aubin-le-Cauf, l’un des prévenus explique avoir interrompu sa partie de pêche pour commettre son forfait.
« Un coup de tête »
« J’ai fait ça sur un coup de tête, assure-t-il. Je ne m’en sors pas, je dois nourrir ma fille et je n’ai pas beaucoup d’argent. » Toutefois, le « coup de tête » se reproduit le lendemain, à Thibermont, hameau de Martin-Église
Durant tout le procès, le premier, âgé de 20 ans, assure qu’il n’était pas au courant des intentions des deux autres, de cinq ans ses aînés. Selon ses dires, il leur « rendait simplement service » en les conduisant, et ne s’est rendu compte qu’ « une connerie avait été faite » qu’au moment du troisième vol, quand ils sont arrivés vers lui en courant.
Une version que le tribunal peine à croire… Toutefois, le jeune homme apparaît clairement moins impliqué que ses complices et son casier judiciaire vierge plaide en sa faveur. Il écope de 120 heures de travail d’intérêt général, qui se convertiront en deux mois ferme s’il ne les effectue pas sous 18 mois.
Pour les deux autres, dont le casier affiche respectivement cinq et dix mentions, des peines de prison ferme sont prononcées. Six mois (dont trois avec sursis) avec mandat de dépôt pour le premier, huit mois avec mandat de dépôt également pour le second.
Une audience se tiendra en mars 2018 devant le tribunal civil pour déterminer les indemnités qu’ils devront verser aux victimes.