Ecroué pour coups mortels sur sa mère
Un homme de 48 ans a été incarcéré vendredi. Il est soupçonné d’avoir porté des coups mortels sur sa mère, à Envermeu. Elle avait déjà porté plainte contre lui pour des violences.
Le corps sans vie de Nicole Fernez a été découvert, mercredi 25 octobre, dans son appartement de la Villa Romane à Envermeu.
Cette retraitée âgée de 67 ans aurait fait régulièrement l’objet de violences de la part de son fils Stéphane Lequien, âgé de 48 ans. Ce dernier est écroué depuis vendredi dernier. « Une information judiciaire pour coups mortels a été ouverte au pôle de l’instruction criminelle de Rouen » , indique une source judiciaire à nos confrères de NormandieActu.
« Ça a été l’enfer pour elle »
Au premier étage de cette résidence cossue de la rue de l’Abbé- Cochet, la porte d’entrée de l’appartement de Nicole Fernez est entravée par un scellé, sur lequel la mention « meurtre » apparaît. Depuis un an, ce logement aurait été le décor de scènes de violences. Dans l’entourage de la victime, l’annonce de son décès provoque la consternation. « Mme Fernez habitait ici depuis deux ans, c’était une femme sociable, souriante, coquette, raconte un voisin. On sait juste qu’il y a un an environ, son fils est venu vivre avec elle. Depuis, ça a été l’enfer pour elle. » Femme dynamique, retraitée de l’industrie verrière en vallée de la Bresle, elle avait choisi de profiter de sa retraite dans le bourg d’Envermeu. Plutôt discrète, elle y faisait ses courses et allait deux fois par mois aux rencontres récréatives du club local des aînés.
« Renfermée, moins souriante »
D’après nos informations, l’an passé, son fils Stéphane aurait perdu son travail d’employé administratif au sein d’une mutuelle en Côte d’Or. Il se serait alors installé un court moment à Eu. Faute de ressources suffisantes, il venait régulièrement chez sa mère chercher de l’aide financière. Ne pouvant plus faire face à son loyer et à ses charges dans la cité royale, il est venu s’installer définitivement chez elle.
« Depuis quelques mois, on voyait qu’elle n’allait pas bien, témoigne une connaissance de la victime. Elle ne venait plus de manière assidue aux réunions du club des anciens, elle trouvait toujours un prétexte. Elle était devenue renfermée, moins souriante. » Dimanche 22 octobre, elle n’était d’ailleurs pas au banquet des anciens alors qu’elle avait confirmé sa participation auprès de la municipalité.
« Il va finir par vous tuer »
Nicole Fernez présentait apparemment régulièrement des hématomes. Des amis lui auraient alors conseillé de porter plainte à la gendarmerie, ce qu’elle a fait. « Son fils a déjà été interpellé par les gendarmes, il avait été hospitalisé quelques jours en psychiatrie à l’hôpital de Dieppe, témoigne une proche de Nicole Fernez. Un médecin aurait diagnostiqué Stéphane comme bipolaire. Il a été sous traitement et dès qu’il a arrêté, les violences ont repris. »
Un couple de résidents de la Villa Romane, choqué mais pas surpris par cette terrible nouvelle, confie qu’il y a deux mois environ, Nicole Fernez est venue chez lui se réfugier : « C’était un dimanche après-midi, elle avait le visage tuméfié. Nous lui avons dit qu’il allait finir par la tuer. C’est arrivé. Nous savons qu’elle est ensuite allée porter plainte à la gendarmerie. »
Hurlements et bruits
Le dernier épisode remonterait au dimanche 22 octobre dernier. Vers 23 h, plusieurs voisins auraient entendu des hurlements et d’étranges bruits – « comme des meubles qui tombaient » – et puis soudainement plus rien. Le lendemain, ça aurait recommencé de la même façon.
Mercredi dernier aux alentours de 7 h, Stéphane Lequien aurait lui même alerté les secours pour qu’ils viennent sauver sa mère, le corps gisant, d’après une source proche de l’enquête. Les sapeurs- pompiers et une équipe du Smur se sont rendus dans l’appartement mais il était trop tard. Les gendarmes auraient été alertés dans la foulée. Stéphane Lequien se trouvait dans l’appartement et a été de suite interpellé puis placé en garde à vue avant d’être déféré au parquet de Rouen. Une autopsie a été pratiquée sur la victime en fin de semaine dernière.
Divorcée depuis de nombreuses années, Nicole Fernez était mère de deux garçons et grand-mère de deux petits-enfants.