Ces personnalités qui reposent dans nos cimetières
À Varengeville, à Dieppe et dans la région, aux côtés des milliers d’anonymes qui reposent dans les cimetières, certains défunts ont eu un parcours de vie étonnant ou peu commun. Tour d’horizon (non exhaustif) sur les pas de ces personnalités et figures l
Dans les cimetières de la région dieppoise reposent des milliers d’anonymes. Mais parfois certains défunts ont eu une vie un peu plus extraordinaire, un peu moins commune que leurs voisins de sépultures. Ici et bien au-delà de nos frontières, il est de notoriété publique que le cimetière de Varengeville abrite des personnalités connues. Georges Braque, le peintre et sculpteur est de loin le plus célèbre de celles-ci. Il faut dire que l’artiste, décédé en 1963, a laissé son empreinte dans les vitraux de la chapelle du cimetière marin. Et son oiseau en mosaïque bleue veille sur lui depuis plus de 50 ans. Près de lui, est enterré son ami l’architecte d’origine américaine, Paul Nelson (mort en 1979).
À leurs côtés, repose un autre peintre français, JeanFrancis Auburtin qui s’est éteint à Dieppe en 1930 et qui domine aujourd’hui les paysages qui l’ont tant inspiré. Mais aussi le compositeur Albert Roussel (décédé en 1937) qui a composé des mélodies, des concertos, des symphonies ; Francis Yard, un écrivain et poète ; Georges de Porto-Riche, auteur de pièces historiques ; Jacques-Antoine Danois, un grognard des guerres napoléoniennes…
D’Alexandre Dumas à Joë Hamman
Mais Varengeville n’est pas la seule commune qui est devenue la dernière demeure de personnalités ou de figures locales qu’elles soient artistes, historiens, inventeur… À Dieppe qui compte quatre cimetières, à Janval, au Pollet, au Neuville ancien et au nouveau Neuville, saviez-vous que l’écrivain Alexandre Dumas a été un moment inhumé à deux pas de l’église Saint-Aubin à Neuville, le 8 décembre 1870. Son corps a ensuite été transféré le 15 avril 1872 à Villers-Cotterêts, puis le 30 novembre 2002 au Panthéon à Paris. Pour que les Dieppois s’en souviennent, les Amys du Vieux Dieppe avec le soutien des Amis d’Alexandre Dumas ont apposé une plaque près de l’église en septembre dernier.
D’anciens maires de Dieppe reposent dans le cimetière de Janval comme Bénoni Ropert, Camille Coche, Léon Rogé ou Irénée Bourgois. Jean Puech est pour sa part enterré dans le cimetière de l’ancien Neuville.
Dans le cimetière de Janval, une sépulture attire par ailleurs l’oeil par l’épitaphe qu’elle comporte. Il est inscrit : « À Joë Hamman, à Zintkala Waunca en souvenir de lui. À Mita Kola que Wakan Tanka veille sur lui et ses amis sioux au Grand Pays des chasses éternelles. Hechetu Welo. » Joë Hamman est décédé à Dieppe en 1974, il était le créateur du western français au début des années 1900. Réalisateur, acteur, illustrateur et écrivain, il avait épousé une Pourvillaise. Et il avait côtoyé Buffalo Bill !
Dans la région dieppoise
Aujourd’hui encore des anonymes viennent entretenir sa mémoire. « Il y a un mois, un petit groupe de personnes de la région parisienne est venu célébrer une petite cérémonie indienne devant sa tombe » , raconte le gardien du cimetière de Janval.
Dans une autre travée, c’est une ancienne rédactrice en chef du journal Vogue, la femme du jet-setter Massimo Gargia (qui a notamment participé à l’émission La Ferme des célébrités) qui repose dans le caveau familial.
Au cimetière du Pollet, a été inhumé Gérard Bignot (en 2007). Ce Polletais était géologue, chercheur et historien, stratigraphe, micropaléontologue de réputation internationale. Mais aussi Auguste Cointrel, un armateur et Joseph Brunel, un commandant des douanes et inventeur.
Dans la région dieppoise, l’inventeur Simon Sylvestre Clément Lemoyne repose pour sa part à Bertreville-Saint-Ouen, le célèbre apiculteur Jean Herpin à Cressy, le peintre et graveur Henri Rivière à Fresnay-le-Long, l’inventeur Eugène Flaman à Rainfreville et Auguste Kirmann, compagnon de la Libération à Saint-Denis-sur-Scie.
Richard Ouellette, le caporal canadien qui est entré dans Longueville le vendredi 1er septembre 1944, est enterré dans le cimetière. Ce soldat avait fait la connaissance d’une jeune fille de Grèges et, après l’avoir épousé, il est revenu vivre dans la région. Richard Ouellette venait à Longueville assister à chaque cérémonie du souvenir et ce, jusqu’à son décès en 2006. Il était devenu le symbole vivant de cet événement historique.