Les habitants sensibles aux petits gestes du quotidien
Vendredi 27 octobre, deux artistes ont présenté une conférence gesticulée militante, au centre social de Fontaine-le-Dun intitulée Ali Baba et les 40 pollueurs. Le public a pris plaisir à les suivre et pris le temps de réfléchir à leurs messages.
Vendredi 27 octobre, dans le cadre de la fête de l’énergie, invités par l’espace info-énergie et le centre social de Fontaine, Manu Moreau et Pascal Sachet ont présenté la conférence gesticulée qu’ils promènent dans toute la France depuis 2009 : Ali Baba et les 40 pollueurs.
Ali Baba et les quarante pollueurs, c’est un conte des mille et une nuits désenchanté. Le ciel étant pollué, il est sans étoiles. Pas le temps de rêver par les temps qui courent. « Il y a urgence » crient-ils.
Une transition qui s’impose
La conférence qu’ils racontent en gesticulant est clairement militante, engagée. Pourtant, désespérés, les deux jongleurs ne le sont pas. Ils sont invités, sollicités par les écoles, les centres sociaux comme celui de Fontaine. Il y a un désir de savoir, « une prise de conscience qui vient, mais elle est lente » rapporte l’un d’entre eux. Et puis cette impression d’être rien, inutile, que le mal est fait. « Je ne suis qu’une goutte d’eau dans la mer » . Et plus tard : « mais la mer n’est qu’un ensemble de gouttes d’eau » . Alors, les attitudes et les aptitudes de chacun sont valorisées pour aller vers la sobriété énergétique.
Les aptitudes de chacun
À la fin de la conférence, le public est invité à mettre ses aptitudes, ses choses faites sur le chemin de la sobriété dans un livre d’or. Annick, de Quiberville, aurait pu mettre ceci : « J’ai réparé mon vélo, dit-elle, et je fais tous mes déplacements à vélo. Je répare ce qui ne fonctionne plus quand c’est possible plutôt qu’acheter du neuf. J’emprunte parfois, par exemple une perceuse. J’élimine les vêtements que je ne porte plus, les donne ou les vends. Je chauffe beaucoup moins qu’avant mon appartement. » Edith, de Fontaine, baisse le thermostat quand elle quitte son domicile. Récupère l’eau de pluie pour arroser le jardin, « et pour nettoyer la voiture, seulement deux fois par an », souligne son mari. Pierre a rénové sa maison. Installé un toit de chaume neuf et a remplacé sa chaudière à fioul par une chaudière à granulés.
Manu Moreau, l’un des deux conférenciers, se présente lui comme un ayatollah de la sobriété. Au pied de son immeuble, il a créé un jardin participatif, installé un composteur. Il vit sans frigo depuis 2007, a partagé longtemps le congélateur de sa grand-mère qui vivait dans le même immeuble, possède peu d’appareils électriques.
Les seuls branchés en permanence : « radio- réveil et congélateur » dit-il… Et il n’a pas de téléphone portable !