À la découverte du cercle polaire
Après deux années de réflexion, 16 membres de l’association Rand’eau kayak de Criel-sur-Mer ont décidé de partir à la découverte du cercle polaire arctique. Le voyage s’est déroulé du 15 au 30 juin. Trois mois après, les souvenirs sont encore forts.
C’est en Norvège, dans les îles des Lofoten, que ce sont rendus les kayakistes crielois.
« Les trois premiers jours du périple étaient consacrés au trajet en minibus avec les remorques à bateaux derrière, pour rejoindre la ville portuaire de Bodo, lieu d’embarquement pour les Lofoten. Après la France, la Belgique, L’Allemagne et le Danemark nous traversons toute la Suède. Ses routes rectilignes nous offrent un beau panorama et nous avons l’impression qu’un immense patchwork de verts multicolores est déposé sur le sol où un savant mélange de pins, de chênes et de bouleaux remplace progressivement un tapis d’herbe et de lupins » raconte Jacques Beun, vice-président de l’association, dans un texte qu’il a rédigé à son retour en Normandie.
Comme ses comparses, il a été touché par la Norvège, ses lacs gelés et ses montagnes encore enneigées à cette époque de l’année.
À Bodo, la traversée en ferry un peu mouvementée, a rappelé à toute l’équipe que la météo peut vite changer dans cette région de l’Europe. « Puis, c’est l’arrivée à Mosquenes, Reine et Sakrisoy, petite île sur laquelle nous avons réservé nos rorbuers, cabanes de pêcheurs en bois sur pilotis reconverties pour les voyageurs. »
Parfait pour les randonnées
L’endroit est parfait pour les passionnés de randonnée marine : les pontons d’embarquement et de débarquement des kayaks leur sont presque exclusifs et pour festoyer, le groupe dispose d’une grande terrasse à l’extérieur.
« Tous nos sens sont en éveil dans cet endroit qui sent partout la morue séchée, où les nuits ne sont pas des nuits et où la nature est omniprésente. La végétation explose durant ces quelques mois de beaux jours » raconte Jacques Beun.
Vient l’heure de la première navigation magique : « Les montagnes toutes proches des berges culminent à plus de 700 m de hauteur. Sous nos bateaux, la profondeur peut atteindre 135 m. Nous prenons nos marques, les navigations s’enchaînent, parfois ponctuées d’une marche dans ce décor fantastique. Nous avons la chance d’apercevoir de très près quelques beaux spécimens d’oiseaux, pygargue à queue blanche, macareux aux becs colorés, huitrier-pies et plus furtivement quelques mammifères marins, marsouins et loutres. Les petites plages minuscules pour accoster sont parfois très difficiles à trouver à marée haute dans ce dédale pierreux et souvent encombrées de grandes laminaires à marée basse. »
Le groupe gardera aussi un souvenir impérissable du soleil de minuit, qui descend presque sur la ligne d’horizon pour rebondir vers le ciel.