« Vous êtes tous courageux d’avoir quitté vos familles pour venir étudier »
Dans les salons de l’hôtel de Ville, les discussions vont bon train. On attend toujours, Bastien Goupil, le représentant des stagiaires de l’Ifcass (institut de formation aux carrières administratives, sanitaires et sociales) qui manque à l’appel. « C’est la première fois qu’il y a un délégué masculin et il est en retard, il ne représente pas les intérêts de la gent masculine » , s’amuse Nicolas Langlois, le maire de Dieppe, en attendant de commencer son discours. Un trait d’humour a parcouru la salle où les rires se sont fait entendre.
« Je voudrais tous vous saluer, débute-t-il. Stagiaires dieppois et normands qui avez la chance de découvrir notre ville, sa météo, son soleil et ses quelques averses… » Dehors, des trombes d’eau sans cesse. Pour la plupart, ces jeunes viennent d’outre-mer et, pour certains, de la région. « Au fil des années, des liens se sont tissés entre notre ville et vos territoires, souligne Nicolas Langlois. Comme le montre l’aide apportée par Dieppe après l’ouragan Irma. Un élan de solidarité a été levé » .
Il a mis le doigt sur la qualité de l’enseignement prodigué à l’Ifcass. Un établissement pour lequel tout le monde s’est battu, il y a quelques mois. « Car vos formations conduisent vers l’emploi, ajoute le maire. Et ici, à Dieppe, nous nous battons pour qu’il y en ait sur notre territoire. Un territoire qui manque aussi de formations. Rappelons que 12 places ont été récemment créées, réparties entre l’Émulation dieppoise et Neruda. »
Devenir professionnel
Après la lutte auprès du ministère pour conserver l’Ifcass, la bataille semble avoir porté ses fruits car les crédits 2018 ont été accordés. « C’est une chance de se retrouver là, confie Guy Néel, le directeur de l’Ifcass. Et aujourd’hui, les perspectives sont meilleures. Nous allons devenir un établissement public administratif, ce sera mieux pour nous » . Il entend les reproches de certains : un internat pas idéal et une rémunération pas toujours versée dans les délais. Néanmoins, il relativise pour que chacun puisse mesurer la chance de pouvoir étudier en métropole.
« Sur nos îles, nous savons que la situation de la forma- tion et de l’emploi est difficile, indique Bastien Goupil, le délégué des stagiaires de l’Ifcass. Vous êtes tous courageux d’avoir quitté vos familles pour venir étudier ici et pouvoir réaliser vos projets professionnels. Même si parfois, c’est dur, pensez que vous serez de futurs professionnels de nos établissements publics pour améliorer ce monde qui mérite d’être amélioré » .