Décès de la comtesse Béatrix de Toulouse-Lautrec
Avec le décès de la comtesse Béatrix de Toulouse-Lautrec, c’est une figure de la Résistance, et du pays de Bray, qui s’éteint. Elle a été inhumée à Grigneuseville.
Figure de la Résistance, la comtesse Béatrix de ToulouseLautrec est décédée dimanche 26 novembre en Suisse où elle résidait, près de son fils Guillaume. C’est à Grigneuseville, dans son village, qu’elle a été inhumée mardi 5 décembre.
« Nous retenons une phrase qu’elle aimait répéter : Même le plus noir nuage a toujours sa frange d’or » , souligne le maire, Alain Lefebvre.
La comtesse Béatrix de Toulouse-Lautrec a été déportée au camp de Ravensbrük avec sa maman à l’âge de 20 ans pour faits de résistance. Elles ont été libérées en avril 1945. Elle a écrit J’ai eu 20 ans à Ravensbrück : La victoire en pleurant. À ce titre, elle a reçu une médaille militaire à laquelle elle tenait beaucoup. Plus tard, elle a animé des conférences, y compris à Grigneuseville, afin de faire part de ce qu’elle avait vécu dans les camps de concentration.
Élue au conseil municipal en 1965
À Grigneuseville, elle s’est beaucoup investie dans la vie de la commune en tant que conseillère municipale et dans la vie paroissiale.
Son histoire d’amour avec le village remonte à son enfance. Béatrix de Gontaut-Biron venait en vacances chez sa grand-mère qui habitait le château d’Haucourt à Grigneuseville. À plusieurs reprises lors de ces séjours, elle fréquentait l’école du village.
Elle se marie en 1947 avec le comte colonel Raymond de Toulouse- Lautrec. Le couple habite le château et la famille s’agrandit avec l’arrivée de trois enfants : Anne-Louise, Bertrand et Guillaume. Son engagement dans la commune se concrétise en 1965 par son élection au conseil municipal où elle siégera jusqu’en 1995.
Elle apportait son soutien aux grandes familles qui étaient nombreuses à cette époque dans la commune. Elle aidait les gens en difficulté, soutenait moralement les personnes confrontées à des épreuves.
Elle s’est beaucoup investie également dans la paroisse. Elle jouait de l’harmonium pendant les offices. Au début des années 80, elle a organisé une chorale d’adultes et une crèche vivante avec des Grigneusevillais. Elle donnait aussi des cours de catéchisme. Elle a contribué à la venue de l’abbé Pierre en 1990 au côté de Michel Philippe, maire.
Avec son mari, le comte de Toulouse- Lautrec, ils étaient très attachés à la préservation du patrimoine. Grâce à leurs relations, ils ont obtenu des subventions pour la restauration de la chapelle de Louvetot qui est classée : rénovation de la toiture, restauration des statues, réparation de l’harmonium de l’église…
Elan de bénévolat pour la salle des fêtes
Lors de l’autoconstruction de la salle des fêtes communale par les habitants en 1969, la famille a mis à disposition du person- nel afin de participer à l’élan de bénévolat organisé dans la commune par le conseil municipal et le comité des fêtes.
Chevalier de la légion d’honneur, la comtesse a également reçu la Croix de guerre 39-45 avec palme, médaille militaire, médaille de la résistance française, médaille de la déportation et internement pour fait de guerre, médaille d’honneur régionale, départementale et communale, échelon vermeil, pour les 30 années passées au conseil municipal de Grigneuseville.
Elle a aussi été membre correspondant de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et arts de Rouen, en 1996, rejoignant ainsi son mari dans cette assemblée.
Une cérémonie a eu lieu en l’église de Grigneuseville le mardi 5 décembre avant l’inhumation au cimetière du village.