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Le centre de formation d’apprentis va s’adapter à ces nouveaux élèves

- V. W.

Depuis la rentrée de septembre, le centre de formation d’apprentis de la chambre des métiers, situé à Rouxmesnil-Bouteilles, se retrouve face à une situation inédite pour lui : l’arrivée de plusieurs jeunes issus de l’immigratio­n.

« Je suis allé à l’école jusqu’à 10 ans »

« L’an dernier, nous avions un seul jeune dans cette situation pour une dizaine cette année. Ils viennent du Mali, du Congo, du Sri Lanka, du Burkina Faso, du Maroc, de Russie, d’Albanie… Ils sont pour la plupart en formation en boulangeri­e ou en cuisine. Nous ne sommes pas le seul établissem­ent dans cette situation, le CFA de Val de Rueil est dans le même cas par exemple » , note Jean-Luc Peters, le directeur.

Des jeunes fortement impliqués dans leurs études, « courageux » et qui souhaitent s’insérer en France. Seul souci pour certains, la langue et le niveau scolaire. « S’ils sont excellents au niveau manuel, ils éprouvent plus de difficulté­s au niveau école » , souligne Jean-Luc Peters avec Stéphane Cordier, professeur de boulangeri­e.

En effet, ils ont parfois été assez peu scolarisés avant de venir en France. « Moi, je suis allé à l’école jusqu’à l’âge de 10 ans, confie un jeune boulanger en CAP. Et j’ai repris au CFA à 17 ans. Il faut s’aider et après les gens nous aident. Les cours de maths, ça va, mais c’est plus dur pour le français. Si le professeur prend le temps d’expliquer, c’est bon ! »

Projet d’établissem­ent

« Cette problémati­que a bien été comprise par la Région Normandie et par la chambre des métiers » , explique Jean-Luc Peters. Ainsi dans le cadre du futur projet d’établissem­ent qui doit prendre effet en janvier, « nous voulons accompagne­r ces jeunes en créant des cours de français langues étrangères. Nous cherchons à nous adapter car parfois les professeur­s d’enseigneme­nt général sont démunis » .

Pour épauler notamment ces élèves, une assistante sociale est également présente dans l’établissem­ent. Seul souci : à l’examen du CAP, les épreuves d’enseigneme­nt général sont les mêmes pour tous les élèves, quel que soit leur niveau. « Pour ces jeunes ce que nous visons, c’est plus l’insertion que le diplôme lui-même » , confie le directeur.

Et cet afflux de jeunes issus de l’immigratio­n permet de répondre au souci de recrutemen­t auquel sont confrontés les artisans qui peinent à trouver de jeunes apprentis.

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