Des Dieppois vont initier des Jamaïcains au surf
L’association Deeptown a pour projet d’acheminer du matériel de surf à la Jamaïque. Elle souhaite initier des enfants et des ados défavorisés à la pratique de ce sport de glisse.
Partager leur passion avec des enfants défavorisés du bout du monde, leur apporter un peu de bonheur sur des planches de surf. Voilà l’objectif que se sont fixé les Dieppois de Deeptown.
Dans quelques semaines, à la fin du mois de janvier, des membres de cette association dieppoise – qui a lancé sa marque de vêtements made in Dieppe voilà deux ans et qui organise des événements festifs en lien avec la musique –, vont s’envoler pour la Jamaïque.
Découverte de l’île avec Naâman
Le but de Romain, le président, Tom, le trésorier, et Guerric, le secrétaire qui ne pourra pas être du voyage, est d’emmener dans leurs bagages du matériel pour dompter les vagues et initier de jeunes Jamaïcains à cette pratique sportive.
Toute cette aventure a débuté en 2012. Tom, surfeur, est l’un des amis d’enfance du chanteur dieppois de reggae Naâman. « J’ai l’habitude de surfer partout dans le monde. Cette année-là, j’étais avec Martin (Naâman) à la Jamaïque. Il y allait pour préparer son album. Juste avant, nous avons fait un road trip durant cinq jours sur l’île et découvert une plage isolée » , raconte-t-il.
Une plage loin des circuits touristiques où les deux amis ont pu profiter de la mer. Là, « pendant que Naâman écrivait des textes pour ses chansons » , Tom se lance sur les vagues. Des enfants issus de familles pauvres vivant à proximité, s’intéressent à la scène, intrigués.
Rapidement des échanges se font entre les deux amis et les enfants. Les jours suivants, des liens se tissent, les jeunes Jamaïcains venant avec leurs grands frères.
De retour à Dieppe, au fil des mois, l’idée germe de se lancer dans un projet calqué sur une action américaine similaire : des surfeurs californiens fournissent du matériel de surf à la Jamaïque. Mais ces planches sont destinées à une population différente, près de la capitale. Entre-temps, l’association Deeptown est créée en 2015 et le projet mûrit.
L’action dieppoise cible l’état le plus pauvre de la Jamaïque, où le tourisme n’est pas développé, « du côté de Rozelle Beach » , indique Tom, à deux heures de Kingston, dans la région de Saint-Thomas.
Il y a deux mois, le surfeur dieppois est retourné à la Jamaïque avec un ami dieppois également pour… surfer mais aussi tisser les premiers échanges. Il a emporté déjà deux planches de surf offertes par des habitants de la cité d’Ango et surtout, il a pris contact avec Ronley Lewis senior, le meilleur ami de Naâman sur l’île, qui est établi près de la plage.
Interlocuteur privilégié sur place
Ce Jamaïcain est désormais l’interlocuteur privilégié de Deeptown pour leur projet, d’autant plus qu’il est guide sur l’île et professeur de surf. Il aura la charge de gérer les planches qui seront rapportées par les membres de l’association (lire ci-dessous). Et pour permettre aux enfants et ados de stocker le matériel, il est envisagé par l’association de construire un local sur la plage.
Les membres de Deeptown sont soutenus par différents partenaires dans ce projet comme le bar dieppois Le BDB, Naâman, Marché privé boutique, Crustafrais, le collectif Ancre noire, le photographe Pierre Leboucher…
Tom et ses amis souhaitent que cette action ait un but double : en plus d’initier les enfants, il s’agira de faire connaître le lieu à d’autres surfeurs.
Enfin, ils ont déjà d’autres pro- jets en tête : après la Jamaïque, ils souhaitent récidiver ailleurs et notamment en Côte d’Ivoire pour l’Afrique et au Nicaragua pour l’Amérique centrale. Bref, ce n’est que le début d’une belle aventure…