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À 49 ans, Olivier devient scaphandri­er

Olivier Sery a réalisé un rêve. À 49 ans, le patron de Dieppe gaz vient de valider une formation très pointue de scaphandri­er profession­nel. Il peut désormais intervenir pour des travaux sous-marins jusqu’à 50 m de profondeur.

- V. W.

Son job, depuis 14 ans, c’est d’aller dépanner et entretenir vos chaudières. Mais Olivier Sery, le patron de Dieppe gaz, a une autre passion chevillée au corps. Son ballon d’oxygène, c’est la plongée. Il a découvert le plaisir des sports sous-marins voilà 32 ans et fait partie du PCVA, le club de plongée de Saint-Valeryen-Caux.

Depuis toutes ces années, il s’est formé et est diplômé pour encadrer et former à son tour d’autres plongeurs. Il est titulaire du diplôme d’initiateur fédéral mais également de celui de Divemaster reconnu dans le reste du monde.

Seulement, Olivier Sery ne voulait pas en rester là. Son objectif : faire de sa passion son métier. « Ça faisait longtemps que je voulais faire de la plongée profession­nelle, ça me plaisait mais je n’avais pas le temps, pris par mon métier » , explique-t-il. En 1988, il avait déjà pu découvrir cette profession dans le cadre de son service militaire.

S’il aime son métier autour du dépannage des chaudières, qu’il continue à exercer, l’appel des profondeur­s a été plus fort. Il a mis du temps à se lancer, mais c’est fait. À 49 ans, il vient de décrocher son sésame qui lui permet de devenir scaphandri­er profession­nel. Pour cela, il a suivi une formation « Classe 2 mention A » durant huit semaines à l’Institut de plongée profession­nelle à Marseille.

Il est désormais qualifié pour réaliser des travaux sous-marins jusqu’à 50 m de profondeur. Ce certificat lui permet de « réaliser de la soudure et du découpage sous-marin, de travailler en suçage par aspiration, levage, en métrologie [mesures sous-marines] en bathymétri­e [mesure des profondeur­s et du relief de l’océan], de faire du renflouage… » Des travaux sous-marins qui peuvent aussi bien être réalisés dans un port, en mer, dans une station d’épuration, sur une écluse, dans des bacs de rétention de pétrole… « Ou même dans un aquarium » , explique-t-il

Pour cela, il a multiplié la pratique à Marseille. « Nous avons plongé au casque et au narguilé [ce tube qui relie le scaphandri­er à la surface et qui lui fournit l’air dont il a besoin pour respirer sous l’eau]. Pas toujours évident la première fois d’enfiler ce casque qui fait 17 kg. Au total, nous portons 35 kg d’équipement » , sourit-il.

Mais on ne s’improvise pas scaphandri­er profession­nel. Il faut tout d’abord avoir une solide condition physique et un mental d’acier. « On peut être amené à intervenir dans une station d’épuration, dans une combinaiso­n spécifique étanche, mais complèteme­nt à l’aveugle » , explique Olivier Sery. Autant dire qu’il faut savoir rester zen dans toutes les situations.

La condition physique et les aptitudes pour être soumis à l’hyperbarie ( lorsque la pression est supérieure à la pression atmosphéri­que normale) à 50 m sous l’eau sont vérifiées chaque année par un médecin spécialist­e. Il faut également être déjà détenteur de plusieurs diplômes et certificat­ions comme le permis bateau, les gestes de premiers secours…

Bref, grâce à sa volonté et à cette formation, Oliver Sery a désormais plusieurs cordes à son arc. Surtout que lors de sa formation, il n’a pas fait que plonger : « Il faut savoir qu’en travaux sous-marins, nous n’avons pas le droit de travailler plus de 180 minutes sous l’eau par jour car avec la pression, on se fatigue vite ! » explique-t-il.

Alors, il a également appris deux autres métiers en plus de celui de scaphandri­er : celui de tendeur en charge de gérer le cordon ombilical qui relie le plongeur à l’équipe en surface et celui de chef opérateur hyperbare qui manipule le tableau des gaz et gère les paliers de décompress­ion de son collègue qui travaille sous l’eau.

Maintenant Olivier Sery veut se lancer en free-lance et répondre à des missions ponctuelle­s. Pour le moment, il a décidé de mener de front ses deux activités : la plongée et son entreprise Dieppe Gaz. Mais il a enfin réalisé son grand rêve… « Je regrette de ne pas l’avoir fait plus tôt mais on n’est jamais trop vieux, ça vaut le coup d’être vécu… » , conclut-il un large sourire sur les lèvres.

L’appel des profondeur­s a été le plus fort Solide condition physique et moral d’acier

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