Le «déshabillage» du pont Colbert est terminé
La phase de « déshabillage » du pont Colbert est achevée. Après l’installation de l’échafaudage et sa mise sous cocon, la phase de lavage puis de décapage va pouvoir commencer.
Un peu plus de deux mois après son transfert vers le cours de Dakar, à Dieppe, le pont Colbert continue d’être « bichonné » en vue de sa restauration. L’occasion pour Ports de Normandie, maître d’ouvrage, de faire le point sur ce chantier hors norme.
«Ces deux derniers mois ont été consacrés au “déshabillage” du pont : les trottoirs, le pivot de 14,5 tonnes, le chevêtre sur lequel repose le tablier, les garde-corps ainsi que les caillebotis ont ainsi été déposés », fait savoir Ports de Normandie. À cette occasion, «nous nous sommes rendu compte que les garde-corps étaient, à l’origine, lorsque le pont n’avait pas de trottoir, situés à l’intérieur des croix de Saint-André ».
Lavage puis décapage
Il a donc été décidé que ces garde-corps seront remis à l’emplacement originel et « remplacés par une rampe à hauteur de main, de manière à offrir un repère aux personnes déficientes visuelles », précise Ports de Normandie.
Après ce « déshabillage » complet, les équipes d’Eiffage ont dévériné le pont d’un mètre trente, de sorte que le cocon qui l’entoure le temps de sa restauration offre moins de prise au vent.
L’installation de l’échafaudage entourant intégralement le pont a débuté ainsi que le «bâchage». Cette opération, longue et fastidieuse, devrait se poursuivre jusqu’à la mi-mai. Ce cocon qui enveloppera le pont doit empêcher toute émanation de plomb et d’amiante. Il sera composé de deux couches dont une thermo-bâche.
L’étanchéité de cette dernière sera vérifiée par l’intermédiaire d’un test de fumée mi-mai. Enfin, une unité de décontamination sera installée afin de permettre aux équipes habilitées d’entrer et de sortir du cocon. Le décapage du pont, qui se fera en trois tranches successives, pourra alors débuter dans la zone 1.
«Jusqu’à début juin, les équipes procéderont de la manière suivante : lavage puis décapage, dépôt d’une couche d’apprêt afin d’éviter que la fleur de rouille ne se développe pendant la phase suivante de restauration », précise le maître d’ouvrage.
À l’issue de ce décapage, un test d’amiante sera réalisé afin de valider que les équipes de chaudronnerie peuvent intervenir sans risque. Parallèlement, le décapage de la Zone 2 pourra commencer.
Afin de pouvoir intervenir sur la zone de rotation du pont, les équipes de Ports de Normandie ont retiré le fumier qui isole les canalisations du pont. Eiffage a ensuite déposé les organes de manoeuvre : presses de levage et de calage, vérins, chaîne et couronne. Les réseaux d’alimentation en eau et en électricité ont également été consignés.
« Ces opérations terminées, les travaux de maçonneries ont débuté le 18 mars dernier avec le dépôt de tout le pavage, le stockage des pavés qui seront réutilisés, la dépose du rail circulaire et le retrait de l’enduit du mur circulaire », poursuit Ports de Normandie.
Des zones à reprendre
Cette dernière opération a fait apparaître de nombreuses zones à reprendre. À la demande de la Drac, la Direction régionale des affaires culturelles, les briques constituant ce mur seront laissées apparentes. Enfin, une expertise est en cours afin de savoir si les pierres sur lesquelles repose le rail de rotation peuvent être laissées en l’état ou si elles doivent faire l’objet d’une intervention de retournement ou de remplacement.
Quant au mécanisme, les presses de basculement et de rotation, après avoir été démontées, sont en cours d’expertise afin d’estimer ce qui doit ou non être remplacé ou réparé. La presse de pivot devrait être démontée dans le courant de la semaine prochaine.
L’ensemble des travaux de rénovation du mécanisme et des zones de retrait et de manoeuvre du pont devrait durer huit mois.
La salle des machines
Concernant la salle des machines, les pompes, la tuyauterie et le réservoir d’eau ont été retirés. Cela sera également le cas, tout prochainement, de l’accumulateur. Ils seront rénovés ou revalorisés dans des filières de recyclage agréées. « Le bâtiment de la salle des machines est classé aux Monuments historiques, mais une partie du mécanisme, ajouté ultérieurement, ne l’est pas », précise Ports de Normandie.
La cabine de manoeuvre, quant à elle, devrait être déposée la semaine prochaine et partir en réparation chez un serrurier, Les Ateliers Chauvet, situés près de Poitiers. Quant aux organes de commande, c’est la société Hyd&o qui va les restaurer.