Les Informations Dieppoises

« C’est notre championna­t du monde »

Licencié à l’ASA du pays de Dieppe, Mathieu Opsomer ne sera pas un pilote comme les autres ce week-end. En course avec son frère Maxime, il est aussi à la base de l’élaboratio­n du roadbook et du programme du rallye.

- • Philippe Beaufils

Originaire de Longuevill­esur-Scie et désormais installé à Biville-la-Baignarde, Mathieu Opsomer n’est pas un novice dans le monde du rallye. Il a découvert ce sport alors qu’il était âgé dune quinzaine d’années et a vite attrapé le virus.

Il signe sa première licence, déjà à l’ASA du pays de Dieppe, alors qu’il a tout juste 18 ans, mais sa vraie première saison n’aura lieu que deux ans plus tard. Comme beaucoup, il commence en tant que copilote d’Eric Gonnet et continue en dépannant d’autres pilotes en notamment Steve Rousseau avec qui il participe à la finale de la coupe de France des rallyes à La Rochelle.

2016 est une année importante puisqu’il franchit le pas et achète sa voiture de rallye, une Saxo, et va faire équipe avec son frère Maxime : « Je suis devenu pilote et depuis, je pense que j’aurai du mal à être à nouveau copilote, car j’aurai peur ».

Les deux frères s’engagent dans les rallyes de la région et commencent à être référencés comme des candidats sérieux : « La première saison a été compliquée à cause de problèmes de fiabilité du moteur, mais une fois ces problèmes résolus, on a bien tourné. Nous avons accompli trois saisons pleines et l’aboutissem­ent a été une deuxième participat­ion à la finale des rallyes à Albi ».

« Je viens pour m’amuser »

Cette finale fait partie des bons souvenirs dans la carrière de Mathieu Opsomer puisqu’il termine cinquième de classe et finit deuxième Normand. Toutefois, cela ne l’empêche pas de décider de faire une pause, laissant son frère se diriger vers la course de côte.

Cependant, la passion est la plus forte et il va donc revenir. Il sera donc au départ avec une Clio rallye 5 du rallye de Dieppe, une épreuve qu’il affectionn­e particuliè­rement : « J’y ai pris part plusieurs fois avec des voitures différente­s et en le terminant le plus souvent. C’est un peu notre championna­t du monde. En principe, ce sera mon seul rallye, mais on ne sait jamais ». glisse Mathieu Opsomer tout en ajoutant : « Je n’ai pas de pression et je viens avant tout pour m’amuser. Avec mon frère, on veut profiter tous les deux. Le but est avant tout de rallier l’arrivée dans de bonnes conditions et je sais que ce ne sera pas simple ».

En fait, Mathieu Opsomer est bien placé pour le savoir. En effet, technicien méthode chez Toshiba, il utilise ses connaissan­ces pour réaliser le roadbook de l’épreuve et ce n’est pas une mince affaire :« J’ai d’abord participé à l’élaboratio­n du dossier de candidatur­e pour accueillir la finale nationale des rallyes. Comme le dossier n’a pas été retenu et que l’événement ne risque pas de revenir en Normandie de sitôt, je me suis aussitôt mis au travail pour le rallye de Dieppe. Pour l’élaboratio­n du roadbook et du programme ».

Un roadbook de 90 pages

En fait c’est un travail de longue haleine pour un élément capital pour le bon déroulemen­t du rallye. Ainsi plusieurs personnes sont chargées de collecter les informatio­ns les plus précises sur le parcours et tout est donné à Mathieu Opsomer qui réalise le roadbook à partir de ces renseignem­ents : « Le roadbook du rallye de Dieppe fait 90 pages et contient un maximum de précisions. En particulie­r pour ce que l’on appelle le routier entre les spéciales chronométr­ées, car là aussi, les pilotes ont un horaire à respecter. Une fois terminé, le roadbook a été vérifié par trois équipes pour qu’il soit sûr à 100% ». En parallèle, Mathieu Opsomer a aussi confection­né le programme officiel du rallye de Dieppe, une mission qui lui a pris nettement moins de temps.

Il connaît bien toutes les données de l’épreuve de ce week-end et cela lui permet de donner un avis sur les favoris : « C’est un rallye qui est très long avec pratiqueme­nt le maximum de kilomètres autorisés. Il va donc falloir être endurant et ne pas se lancer trop tôt trop fort dans la bataille. Ensuite, les spéciales sont très variées et personnell­ement, je vois bien une lutte entre Marc Amourette et Tony Cosson ».

Newspapers in French

Newspapers from France