Oliver Sieber, portfolio
La quête d’individus singuliers est le grand thème de ce photographe allemand. De Los Angeles à Tokyo, de salles de concerts en clubs, il immortalise une jeunesse underground en rupture avec les codes de la société.
le photographe allemand tire le portrait d’une jeunesse underground
The best thing is the difference”, écrivait Diane Arbus. Ce credo, Oliver Sieber l’a fait sien. Photographe allemand, nourri dès son plus jeune âge par le punk, la new- wave et le revival du rockabilly, il commence en 1999 un long travail sur les mods, les teddy boys et les skins. “La musique et la mode vestimentaire, comme indices ou codes d’un système de pensée, sont les critères les plus importants dans mon travail. Ils le sont en tant que référents à la culture des jeunes et du concept de contre- culture.”
Oliver Sieber ne se contente pas de faire oeuvre à Düsseldorf, sa ville natale, mais parcourt l’Europe, l’Asie ou les Etats- Unis à la recherche d’une jeunesse rebelle. Même s’il se sent étranger dans les villes qu’il arpente, il “aime ce sentiment d’avoir l’air différent et en même temps de trouver des échos
à sa propre vie”. Et c’est ce moment de croisement, de confluence, de mutuel échange culturel qui le passionne. De Los Angeles à Tokyo, il cherche des lieux où il peut retrouver cette jeunesse underground. Son fil d’Ariane reste immuablement la musique : il part à la recherche de flyers dans les magasins de disques ou de concerts sur le net et, là, sa quête commence.
Imaginary Club est une ode magistrale à la gloire de tous les invisibles qui rejettent les codes de la société. L’artiste extrait des personnes de leur environnement pour les mettre en lumière, en suivant toujours le même protocole : plan rapproché, fond neutre, visage de trois quarts pris au flash, et toujours en couleur. L’environnement est représenté par des snapshots de salles de concerts, clubs, ruelles en noir et blanc. Les sujets sont des goths, des cosplayers, des punks, des transsexuels, saisis chacun dans leur irréductible singularité, loin des stéréotypes et de l’imagerie véhiculée généralement par les magazines : précellence du visage malgré l’absence de regard, force des vêtements ou du maquillage. Ce sont, tels des modèles bressoniens, des êtres uniques, et Oliver Sieber en saisit leur “essence pure”.