Des nettoyeurs du net suppriment ces contenus négatifs
En France, il n’existe pas de pendants aux sites de revenge porn américains. Pourtant, depuis le mois de novembre, un site s’intitulant Ugotpostedfrance a fait son apparition sur la plate- forme de blogs Wordpress, dans un relatif anonymat médiatique. Sur la page d’accueil du site, l’administrateur demande cyniquement aux internautes de lui envoyer des clichés de filles : “Vous avez aussi la possibilité d’envoyer les photos sexy des filles que vous voulez pour qu’elles apparaissent sur le site ! Et ça, dans l’anonymat le plus complet ! N’oubliez pas de préciser le prénom, nom et département de la personne présente sur les photos. Le nom n’apparaîtra pas complètement pour protéger l’identité de la personne. Ex. : Sarah D.”
S’il est très difficile de faire totalement disparaître d’internet des photos ou des vidéos compromettantes lorsqu’elles ont été dupliquées des dizaines de fois sur des forums ou des plates- formes vidéo, des nettoyeurs du net existent pour supprimer ces contenus ou les dissimuler en page 3 de Google.
“Avec la justice française, les délais sont souvent trop longs,
surtout si les contenus à supprimer sont hébergés à l’étranger, explique Albéric Guigou, cofondateur de Reputation Squad, une agence d’e- reputation. Pour nos clients victimes de revenge porn, nous tentons d’intervenir de manière directe sur le site en question, et en parallèle nous créons des contenus positifs pour empêcher les clichés ou vidéos compromettantes d’apparaître dans les premiers résultats des moteurs de recherches.” Le coût de l’opération oscille entre 300 et 10 000 euros en fonction des cas.
Avec l’émergence du revenge porn, les sextos deviennent donc de véritables bombes à retardement. L’application Snapchat prend ce facteur en compte. Véritable arme anti- revenge porn, cette appli pour smartphone qui fait fureur auprès des 13- 24 ans permet d’envoyer des photos qui s’autodétruisent au bout de quelques secondes. Le bon compromis pour éviter de voir son conjoint comme une future menace potentielle pour son e- reputation. David Doucet