Métamorphoses
En amont de ce Spider- Man, il y a donc une histoire, voire plusieurs. Celle de la permanence des comics dans la culture populaire américaine. Celle de l’hégémonie du film de superhéros au box- office mondial. Celle des nouveaux blockbusters teens auxquels le film emprunte certains codes. Celle du cinéma américain à grand spectacle qui fait son deuil du 11 Septembre. Mais en aval du film, il y a aussi des oeuvres avec lesquelles il dialogue de façon plus inattendue. Comme Zoo : clinique, le roman de Patrice Blouin paru en février, qui imagine une humanité en proie à une étrange épidémie, où peu à peu les humains muteraient en animaux – un homme- crocodile, une femmeourse, un homme- libellule…
Ou Bird People, le nouveau film de Pascale Ferran, présenté au prochain Festival de Cannes, qui voit une jeune femme de ménage soudainement changer d’espèce et faire l’expérience d’un état sauvage, où les problématiques ( à commencer par celle de la survie) ne sont finalement pas très différentes de celles de sa condition de prolétaire harassée par le monde du travail.
Ou encore Métamorphoses, le prochain film de Christophe Honoré, qui va puiser chez Ovide ses allers- retours entre états humain et animal. D’un jet de toile,
se suspend à ce qui semble bien être la problématique – assez deleuzienne – de l’année : le salut de l’humanité passerait désormais par un devenir- animal. La bête est peut- être le seul avenir de l’homme.