Johnny Cash
Out Among the Stars ; American Recordings vol I- VI ; Unearthed
Legacy/ Columbia Parmi des rééditions déjà affolantes, un trésor inédit de l’homme en noir.
La décennie 80 est pour Johnny Cash celle de la mouise, dans laquelle il s’enlise après des années 70 déjà vaseuses. Inspiration en berne, ventes en chute libre, changements de label : il devra attendre les années 90 et la série des American Recordings, avec Rick Rubin, pour une ultime renaissance et plusieurs résurrections ( trois volumes sont parus après sa mort).
Ces disques bien connus sont aujourd’hui réédités en vinyle, et c’est une grande émotion de les réécouter à la suite, comme des chefs- d’oeuvre en péril, un chemin de musique à travers la désagrégation, l’amenuisement et la maladie, vers l’agonie, avec l’assurance de la mort au bout. Dans la même série, la réédition du coffret 5 CD Unearthed ( sorti en 2003) est tout aussi indispensable : un monument au mort, qui présente trois disques de titres inédits issus des sessions avec Rubin, un album de gospel intime et une compilation.
Tout cela est beau et bien, mais on le savait déjà. La vraie surprise, c’est Out Among the Stars, un album d’inédits enregistrés dans des studios de Nashville en 1981, et à L. A. en 1984. On est loin de l’esthétique folk, dépouillée, des American Recordings. Plutôt sur la route droite de la country orchestrée, formatée à la mode de l’époque, commerciale et sans surprises, mais digne. Pour l’époque ingrate, c’est plutôt un bon cru, où l’on retrouve June Carter, Waylon Jennings, et surtout la voix zen et mâle de Johnny Cash. Un de ses disques à laisser dans la voiture, pour tracer la route des vacances au soleil.
Et à la rentrée, on pétitionnera pour la réédition du vrai trésor caché de la discographie posthume de Johnny Cash : le double CD de 2006 Personal File – une cinquantaine de chansons enregistrées à domicile, entre 1973 et 1983, qui préfigurent la bouleversante intimité des American Recordings. Stéphane Deschamps
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