L’empire des sons
SDe la naissance du rock à nos jours, la série documentaire Sex & Music explore les liens entre moeurs sexuelles et musique. Pas toujours excitant.
exe et musique : deux mots des plus stimulants pour l’imaginaire, dont l’emprise sur l’inconscient collectif ne cesse de s’affermir, depuis le milieu du XXe siècle, avec l’avènement du divertissement de masse. Comme son titre un chouïa racoleur l’indique, la série documentaire Sex & Music ( 4 x 52 minutes) examine les rapports qu’entretiennent sexe et musique depuis les années 50, marquées par le surgissement du rock’n’roll – la musique prise ici en considération étant la musique populaire ( rock, techno, disco, punk…).
Brossant un tableau historique général, le premier volet (“De la pilule au sida”) livre un contenu assez convenu, heureusement pimenté de témoignages bienvenus, notamment celui de cette Américaine qui, au souvenir de sa jeunesse, lâche un savoureux : “Ah ! Si les toilettes des clubs pouvaient parler…”
Se penchant sur des pratiques telles que le SM, le bondage et le fétichisme, le tout sur fond de metal hurlant, le quatrième volet (“Sexe, douleur et rock’n’roll”) ne manque pas de piquant mais reste anecdotique.
Les segments intermédiaires sont les plus singuliers et substantiels. Partant des girls bands des sixties, façonnés et contrôlés par des hommes, pour arriver aux stars conquérantes d’aujourd’hui ( Beyoncé, Lady Gaga, Britney Spears…), en accordant une place de choix à la frange cruciale des riot grrrls apparue au début des années 90, “De dominées à dominantes” retrace le processus d’émancipation des femmes au sein d’une société occidentale et d’une industrie musicale s’appuyant toutes deux sur des fondations patriarcales qui semblent seulement commencer à vaciller…
Mettant en exergue des personnalités telles que David Bowie, Patti Smith, Mick Jagger ou Romy Haag, chanteuse- performeuse transsexuelle et figure de la nuit berlinoise des années 70, “Des troubles dans le genre” décrit le phénomène d’indistinction entre les sexes qui s’est manifesté depuis les années 60, et avec une intensité particulière dans les années 70, en phase avec le mouvement de libération sexuelle. Jusqu’à donner corps à l’idée d’un troisième sexe qui inspira à Indochine, dans les années 80, l’un de ses plus fameux tubes – dont Nicola Sirkis, chanteur du groupe, raconte ici la genèse. Jérôme Provençal Sex & Music à partir du samedi 3 mai, 22 h 45, Arte