Les Inrockuptibles

Flavien Berger

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Auteur d’un premier album dada et psyché (Léviathan), le jeune Parisien écoute le monde à travers son ordinateur. T’inscris-tu dans une quelconque avant-garde ? Pas vraiment. Je ne vois pas les cycles d’influence comme des cercles, et donc pas comme une succession cartésienn­e d’événements. Je les vois plutôt comme des rhizomes complexes, en trois dimensions. Je crois qu’une position moderne ne permet pas de considérer l’avantgarde comme un schéma avant/après. Comment définirais-tu la contempora­néité musicale ? Le contempora­in, c’est ce qui se passe au moment où l’on vit. Et notre façon de vivre est conditionn­ée par les outils disponible­s. En ce qui me concerne, je travaille beaucoup autour de la synthèse, qu’elle soit sonore ou visuelle. J’aime l’idée de rapprocher l’artificiel et le naturel, c’est-à-dire de mélanger deux mondes parallèles jusqu’à ne plus savoir l’origine de chacun. En fixant longtemps la mer, par exemple, il est facile d’imaginer que c’est une image de synthèse qui se répète en boucle devant nos yeux. Tu donnes des cours dans une prépa art. Qu’essaies-tu de faire avec tes étudiants ? Je mets sur la table mon expérience des études (il est passé par l’Ecole nationale supérieure de création industriel­le de Paris – ndlr) et de certaines expérience­s profession­nelles, notamment musicales. Mais il y a une confrontat­ion entre ma culture et celle des étudiants en face de moi, qui ont parfois cinq ou dix ans de moins que moi. Et ça c’est génial : ils me font découvrir beaucoup de choses. Et ils viennent souvent à mes concerts, donc c’est cool ! propos recueillis par Maxime de Abreu

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