Marie Richeux
Avec Les Nouvelles Vagues, Marie Richeux construit, sur les ondes de France Culture, un espace de réflexion ouvert et stimulant. Elle questionne de sa voix calme et assurée le monde qui vient. A l’avenir, selon vous, quelle place prendra la radio dans ce monde où règnent les écrans ? La force de la radio, c’est de pouvoir être associée à l’écran (téléphone, ordi…) et de pouvoir radicalement s’en émanciper. Mais c’est avant tout du son, il faut avoir confiance, ça continuera de se propager partout. Vous avez fait partie du collectif de producteurs qui a produit l’émission
pendant la grève à Radio France. Comment envisagez-vous l’avenir de la radio de service public ? Cela pose les mêmes questions que pour nombre d’autres services publics. Que fait-on entendre, dans quelle temporalité ? Tout cela relève du politique, c’est-à-dire de nous tous. Je travaille à Radio France depuis dix ans, ce bâtiment rond abrite un savoir-faire et une force de travail très importante. Il faut d’une part la reconnaître, d’autre part la valoriser, enfin la répartir au mieux pour être au-devant de toutes les évolutions. Ce conflit a souligné un manque de parole à tous les échelons, haut-bas, bas-haut. En escamotant la parole, on pense maintenir stables les zones de puissance. Se parler, c’est ouvrir la porte à la complexité, ce dont on s’embarrasse trop peu souvent. “Faire avec” l’autre, c’est plus long et plus fatiguant parfois, mais, souvent, c’est plus constructif. A quoi ou à qui aimeriez-vous que les voix du XXIe siècle ressemblent ? J’aimerais surtout qu’on continue d’élargir le cercle de ceux qui ont “voix au chapitre”. propos recueillis par Diane Lisarelli
Vive la radio