Les Inrockuptibles

La métamorpho­se

Compositeu­r surdoué, Son Lux a brillé dans l’ombre jusqu’à son précédent album. La tournée qui a suivi a tout changé : désormais grand performeur sur scène, il revient avec un disque écrit en groupe, complexe, viscéral et rageur. Bientôt au Festival Les i

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Déjà admiré par une poignée pour ses immenses talents de compositeu­r sur ses deux premiers albums, At War with Walls & Mazes en 2008 puis We Are Rising en 2011, Ryan Lott a longtemps été un homme discret. “Je me voyais comme un chimiste, un laborantin, quelqu’un qui travaille dans l’ombre, derrière des portes closes. J’étais le type qui écrivait pour des ballets, pour des films, pour les autres. Et quand j’écrivais ma propre musique, celle de Son Lux, je la considérai­s plutôt comme de la musique de chambre. Je la chantais parfois devant un public, mais sans vraiment l’habiter.”

Notez l’utilisatio­n du passé : l’Américain a, depuis, radicaleme­nt changé. 2013 a ainsi été, pour le New-Yorkais, l’année d’une tardive mais impression­nante métamorpho­se. Une mutation intime à laquelle un public de plus en plus large a pu assister au fil des mois, fasciné et admiratif, comme s’il observait une nymphe se transforme­r en créature surnaturel­le.

Peut-être parce que son nom s’est mis à briller un peu plus largement grâce à sa participat­ion à Sisyphus aux côtés de Sufjan Stevens et Serengeti, peut-être parce que la fée pop Lorde a penché sa voix de sirène platinée sur l’un de ses sommets, Easy, le troisième album de Son Lux, sublime et increvable Lanterns, a été accueilli par de très amoureux hourras. Il a été suffisamme­nt bien accueilli pour que la scène ne soit plus pensée comme une annexe morne du home studio du New-Yorkais, suffisamme­nt adoré pour qu’une ample tournée internatio­nale soit programmée.

Pour atteindre sur scène les mêmes sommets magiques, toucher les mêmes étoiles et caresser le même cosmique

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