Ce jeudi de grève, Samia a empoché 120 euros, déduction faite du montant ponctionné par l’appli
de vue du droit, estime Grégoire Kopp, le jeune transfuge fraîchement débauché du secrétariat d’Etat aux Transports pour diriger de la communication d’Uber.
“Il existe une hiérarchie dans les textes de lois”, avance ce jeune avocat, totalement aphone depuis qu’il a pris son poste, il y a trois jours. “Un arrêté préfectoral n’est pas supérieur à la loi, et aucune loi n’est supérieure à la Constitution. Tant que le Conseil constitutionnel ne se sera pas prononcé sur la loi Thévenoud, nous n’avons aucune raison de changer notre fusil d’épaule : UberPop continuera.” A tel point que la société rembourse aux chauffeurs les amendes qu’ils prennent
De toute façon, c’est une histoire “d’enculés”. Où qu’on porte l’oreille.
Ces “enculés” de taxis qui depuis des années font faire des détours et des tours de périph à des clients qui devraient déjà s’estimer heureux d’avoir été invités à monter. Ces “enculés” de chauffeurs UberPop qui viennent pratiquer les enchères à la baisse sur les salaires. Ces “enculés” du gouvernement qui, après avoir dérégulé à tout-va le marché du travail et permis à ces “enculés” de G7 d’organiser la paupérisation des taxis, s’offusquent de voir une start-up puiser honteusement dans le réservoir de chômeurs et de précaires qu’a préparé la société. Ces “enculés” de clients qui préfèrent Uber comme on préfère le T-shirt H & M à la marinière d’Arnaud Montebourg. “Au fond, dans cette histoire, c’est à qui aura Uber, l’argent d’Uber, et le cul des opprimés”, résume un militant de la CGT Taxis. Marie-Lys Lubrano