La diplomatie des gags

Réunit Tim Robbins et Jack Black mais ne décolle pas toujours.

PJack Black armi les séries d’été diffusées sur HBO, True Detective saison 2 et dans une moindre mesure Ballers, avec Dwayne “The Rock” Johnson en personne, ont largement éclipsé l’arrivée de The Brink. Créée par un ancien de Weeds, Roberto Benabib, associé à son frère Kim, cette comédie politique présente pourtant bien avec son casting digne d’un film indé années 2000 – Tim Robbins et Jack Black. Le premier joue l’équivalent américain du ministre des Affaires étrangères, addict au sexe et aux insultes, tandis que le second incarne un employé lambda de l’ambassade américaine d’Islamabad, Pakistan, à la moralité aussi douteuse que son humour envers les locaux. Ensemble, ils se retrouvent aux premières loges d’une crise internationale.

Ce type de parodie aux vagues relents de Dr Folamour cherche à la fois la justesse des gags et une certaine acuité par rapport à son époque. On pense parfois ici à la française Kaboul Kitchen, sans parvenir à se persuader qu’il s’agit d’un bon point. Les errements de la diplomatie US post-11 Septembre ne sont pas épargnés, même si les frères Benabib manquent singulièrement de courage, renvoyant dos à dos une Amérique veule et des adversaires pas vraiment à la hauteur – notamment un wannabe dictateur illuminé.

Le monde est une farce ? Peut-être, mais cela ne suffit pas, et il faut surtout savoir la rendre intéressante. Du strict côté gags, The Brink n’est pas nulle, profitant de l’outrance calculée de ses comédiens et d’un certain sens du timing. Pour le reste, on attend mieux d’une satire diffusée sur HBO. O. J.

The Brink tous les mardis, 22h25, OCS City

The Brink