Les affaires reprennent

Revient pour une deuxième saison qui élargit le spectre de son récit.

The Affair

C’était l’un des sommets de 2014, l’histoire d’une rencontre fulgurante entre un quadragénaire marié-paumé et une jeune femme encore plus troublée que lui. The Affair, créée conjointement par Hagai Levi et Sarah Treem, avait marqué par sa crudité, sa manière de revisiter le genre du psychodrame amoureux, en observant des êtres à la fois exaltés et écrasés par leur désir. Aucune révolution, mais une tension de tous les instants. La deuxième saison reprend ce schéma de base et étend simultanément son spectre. Alors que le spectateur épousait tour à tour le point de vue de deux personnages, les amants Noah et Alison, la série devient un récit à quatre voix. Deux points de vue s’ajoutent aux précédents, ceux de Cole et Helen. Le premier est le nouvel amant de la seconde, la femme de Noah qui tente de refaire sa vie. Autour de ce quatuor désaccordé plane le spectre d’un meurtre, reliquat de la saison 1. Retrouver cette petite musique huilée fait du bien, pour peu que l’on prenne The Affair pour ce qu’elle est : le prototype d’une série adulte, proposant l’exploration de sentiments majeurs. Du sérieux. Cette structure forte empêche parfois la fiction de décoller vers une certaine folie. La légèreté n’est pas non plus au programme. Son ambition ? Scruter les gestes, les paroles et les attitudes qui font et défont l’intimité. Au vu des premiers épisodes, la maîtrise dont fait preuve la scénariste Sarah Treem (qui dirige l’écriture) nous garde captifs. Le pays de la conjugalité intranquille est toujours fascinant. O. J. The Affair saison 2 chaque mardi sur Canal+ Séries