Les Inrockuptibles

Shinichi Aldebaran

Fantaisie nocturne à la voix brûlante et aux écrits poétiques.

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Digne d’un prince des mille et une nuits, Shinichi Aldebaran emprunte son nom au japonais shinichi ou “pureté de la foi” et à l’arabe Aldebaran, le nom d’une étoile. Omniprésen­te dans son travail, la nuit s’imprègne dans chacune de ses lignes et partitions : “Je crois en la nuit et sa couleur m’obsède. C’est la nuit que tout se passe. Quasiment tout ce que j’ai composé ou écrit, c’était très tard dans la nuit, entre deux rêves ou en me réveillant. Et c’est aussi tard dans la nuit que tout se passe en amour, que l’on vit ses excès.”

Aussi fasciné par la couleur bleue, nocturne évidemment et mystérieus­e voire parfois douloureus­e, Corentin Mabilat – son vrai nom – en vient à associer une couleur à chacune de ses chansons. De cette synesthési­e musicale naissent la jaune Pas d’étoiles à Paris, la verte Là-bas et la bleue T’es la seule. S’inspirant des timbres graciles d’artistes aussi variés que le producteur londonien SBTRKT ou le chansonnie­r parisien Cyril Mokaiesh, Corentin clame ses textes en français, des textes qui semblent lui brûler la gorge et donnent à son timbre sa singularit­é.

Composant en ermite dans sa grande banlieue de Palaiseau, Corentin s’entoure d’un orchestre fantôme : une boîte à rythmes, une guitare et un synthé – un Prophet DSI, comme celui de ses modèles James Blake, Dan Levy (The Dø) et Thom Yorke. Curieux et inclassabl­e, il n’hésite pas à revisiter de monstrueux tubes pop, armé de son fidèle contrôleur push Ableton : Dernière danse d’Indila ou encore un medley détonnant Rihanna-Jason Derulo – à retrouver sur sa chaîne YouTube. Corentin prépare un premier disque pour l’automne 2016. Abigaïl Aïnouz concert gratuit le 15 juin au 19 h 19 des inRocKs lab à la Gaîté Lyrique en écoute : soundcloud.com/shinichial­debaran

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