Les Inrockuptibles

La Fille inconnue de Luc et Jean-Pierre Dardenne

La culpabilit­é éprouvée par une jeune médecin de n’avoir pas su ouvrir sa porte à qui le lui demandait. Le cinéma des Dardenne toujours plus à vif.

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Cannes, mai dernier. Le nouveau film de Luc et Jean-Pierre Dardenne est accueilli tièdement, les critiques reprochant poliment aux frères de refaire le même film en moins bien. A l’arrivée, rien au palmarès (à l’instar d’autres films pourtant mieux reçus et finalement repartis bredouille­s comme Elle, Toni Erdmann ou Aquarius). Je semble l’un des rares festivalie­rs à penser que La Fille inconnue est un grand film et nullement une redite. Etonné, mais n’excluant pas l’hypothèse d’avoir été influencé par mon admiration constante pour le travail des Dardenne depuis La Promesse, je revois La Fille inconnue dans sa version finale chirurgica­lement remontée (huit minutes en moins). Verdict : je rehausse encore d’un cran mon ressenti cannois.

Il est vrai que les films des Dardenne se ressemblen­t par certains aspects (comme ceux de dizaines de cinéastes auteurs), mais confondre la cohérence d’une oeuvre avec la duplicatio­n du même est soit une paresse, soit un manque d’acuité du regard. Il est vrai qu’on est habitué dans leur cas à ce type de jugement hâtif puisque nombre de spectateur­s, y compris parmi leurs admirateur­s, réduisent leur travail à du cinéma social ou militant, faisant d’eux les Ken Loach belges qu’ils ne sont absolument pas.

Ainsi, chez les Dardenne, on ne verra jamais comme chez l’Anglais un partage manichéen entre

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