Les Inrockuptibles

Kaboul Kitchen 3.0

Stéphane De Groodt remplace Gilbert Melki dans la plaisante (à défaut d’être innovante) comédie de Canal+. O. J.

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L’offre française en séries de 26 minutes en prime time (format historique­ment réservé aux comédies) reste d’une pauvreté indigne. Alors que Les Grands et Irresponsa­ble, deux production­s OCS récentes, ont donné de l’espoir pour le futur du format, on ne trouve guère que Kaboul Kitchen pour s’être déjà imposée sur la durée.

Et encore. La troisième saison de cette plongée dans les milieux français expatriés de la capitale afghane fait office de miraculée, puisque l’acteur principal Gilbert Melki a lâché l’affaire après deux saisons. Plutôt convaincan­t mais forcément parachuté, Stéphane De Groodt prend sa place en haut de l’affiche (partagée avec l’inébranlab­le Simon Abkarian, véritable star de la série) dans la peau d’un businessma­n roublard cherchant à rembourser des voyous russes auxquels il a “emprunté” quelques dizaines de milliers de dollars.

Critique en sous-main des dérives postcoloni­ales de ses protagonis­tes, moments de tension plus ou moins burlesques liés au chaos ambiant : l’écriture de Kaboul Kitchen, dirigée cette saison par Camille Pouzol, reste efficace, sans atteindre des sommets – même si le troisième épisode écrit par Fanny Herrero

(Dix pour cent) s’en rapproche. Le vrai souci se trouve ailleurs, dans le manque de réflexion sur le format. Aux Etats-Unis et parfois en Angleterre, raconter une histoire en plusieurs fois 30 minutes est devenu synonyme d’expériment­ation sur la durée des scènes, l’idée de linéarité et de point de vue. Rien de tout cela ici : chaque épisode pourrait durer deux fois plus longtemps sans que rien ne change au fond. A quand la révolution ? Kaboul Kitchen saison 3 à partir du 20 février, 21 h, Ca nal+

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