Les Inrockuptibles

James Darle

La vida es una paella Johnkôôl

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Un membre de Salut C’Est Cool part en vacances à Majorque. Et en rapporte un album libre et touchant.

Le premier album de James Darle est livré avec un dépliant en quatre parties : “clefs de lecture”, “philosophi­e”, “contexte” et “plan de l’album”. Il y est notamment question d’Aphex Twin et de musique d’ordinateur, de la voiture de Tata et du label Johnkôôl, de la mer et de la complexité de la paella.

Comme si James Darle, trop habitué à ce que personne ne comprenne vraiment le génie créatif de Salut C’Est Cool, avait anticipé la gêne en expliquant un peu, en donnant des pistes, en étant presque sérieux (mais toujours avec un certain sens du détourneme­nt). “Johnkôôl m’a demandé un texte pour expliquer qui j’étais et ce que je faisais, raconte James quand on lui parle sur Facebook. Et j’ai trouvé qu’une image stimulerai­t plus l’imaginatio­n qu’un écrit. J’aime bien les schémas, c’est un peu comme des calligramm­es.”

L’album est né pendant une période sans concerts pour Salut C’Est cool, chose rare ces dernières années. James prenait du temps pour lui à Majorque, dans la maison de sa tante. C’est là qu’il a bricolé, seul, les six gros morceaux qu’on retrouve aujourd’hui sur La vida es una paella. “On fait tout le temps de la musique chacun de notre côté, dit-il. La musique sur PC, c’est un moyen d’expression génial.” Le hasard faisant qu’au même moment Quentin Caille, du collectif Sin (le crew de Flavien Berger), lançait son label avec un pote. Il suffira d’une soirée entre amis pour que James et Quentin décident de sortir ensemble ces morceaux confection­nés aux Baléares, avec juste un ordinateur et un TB-303.

Le résultat n’est pas ultra-éloigné de ce qu’on connaît de Salut C’Est Cool. Même légèreté, même insoucianc­e, même liberté dans le rapport aux BPM et à ce qui relève de la chanson : James s’en fout, il suit ses idées et elles l’emmènent souvent assez loin. Ce qu’il y a de différent avec ce Salut C’Est Cool en solo, c’est peut-être son rapport à l’exploratio­n. James fait durer les morceaux (le plus court dure cinq minutes, le plus long presque onze) sans jamais forcer le réflexe quasi tubesque que SCC a instauré. En fait, James Darle, sans ses camarades, semble être dans une recherche individuel­le qui rend l’album assez touchant. “Mon prochain album sera peut-être un album de jazz-funk”, confie-t-il. Maxime de Abreu

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