Les Inrockuptibles

Lydia Ainsworth

Darling of the Afterglow Bella Union/Pias Une Canadienne un peu perchée ringardise à la fois les folkeux et les divas r’n’b à la mode.

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Le label, la pochette, le stylisme : tout est emballé comme un album un peu folk, un peu lyrique, un peu chic, un peu tout ça. Le premier (mini-)album de Lydia Ainsworth allait d’ailleurs dans ce sens, mais laissait déjà deviner le glissement à l’oeuvre sur ce deuxième qui sort trois ans après et n’a plus grand-chose à voir.

L’album est certes toujours un peu lyrique, un peu chic, un peu tout ça, mais l’ensemble n’a plus rien de folkeux. Il s’aventure plutôt sur les terres du r’n’b postmodern­e, celui du genre à titiller les limites de la pop autant que celles de l’expériment­ation électroniq­ue, de la musique néoclassiq­ue et des références 90’s à la mode.

Il en ressort un album tout en nuances (assez sombres) et au potentiel de fascinatio­n que beaucoup de folkeux ont justement perdu à force de se répliquer. En fait, dans sa nouvelle famille, allant de FKA Twigs à The Weeknd en passant

par Sohn et Rosie Lowe, la musique de Lydia Ainsworth ressemble désormais à celle de Banks, mais en beaucoup mieux.

Lydia Ainsworth est née à Toronto d’un père musicien et d’une mère décoratric­e. A la maison, on écoute à la fois Björk et les Beatles, Nirvana et Arvo Pärt… et donc la petite Lydia apprendra le violoncell­e, instrument utilisable à toutes les sauces. Mais plus tard, elle se tourne vers des études de cinéma, d’abord à Montréal, puis à New York où elle bricolera également son premier album, depuis sa chambre de Bushwick.

Pour la suite, direction Los Angeles puis retour à Toronto pour enregistre­r Darling of the Afterglow, fameux deuxième album qui s’amuse à inventer le futur sans oublier les clins d’oeil au passé : c’est une coquetteri­e, mais la reprise du Wicked Game de Chris Isaak est plutôt cool. Maxime de Abreu

concert le 1er juin à Paris (Espace B)

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