chansons d’amour et de haine
L’Australien Nick Cave est de retour avec une riche compilation, couvrant trente ans d’une carrière exemplaire, et une tournée. Il évoque ici cette trajectoire hors norme, le décès de son fils, la mort de son “phare” Leonard Cohen et ses 60 ans.
Un nouveau public semble t’avoir découvert avec en 2013. Comment l’expliques-tu ? Nick Cave – Elargir son public à plus de 50 ans, c’est une aubaine. C’est nettement plus agréable que de le réduire (rires)… Pour moi, Push the Sky away représentait de toute façon, musicalement, le début d’un nouveau cycle. C’était un soulagement et une fierté que le public ait accompagné cette mutation. C’était pourtant une rupture très nette vis-à-vis de notre album précédent, Dig, Lazarus, Dig!!!, qui datait de 2008. Nous étions un peu inquiets. Push the Sky away et Skeleton Tree l’année dernière se sont éloignés de ce son, de plus en plus. Je me suis lassé de faire des albums de rock, tout simplement. J’en ai fait beaucoup (rires)… Le rock, par nature, ordonne une certaine rigidité de l’écriture. Le rock a besoin de ponts et de refrains. Et j’en avais marre de ce carcan. Marre d’écrire en respectant ce format, marre que les guitares dominent les débats. Quand Mick Harvey a quitté le groupe en 2009, c’est comme s’il avait emporté les guitares avec lui. Je ne l’ai pas remplacé. Ça nous a libérés, nous a autorisés à tenter une autre musique.
Tu as beaucoup composé pour le cinéma ou la télé ces dernières années. Ces expériences ontelles influencé, informé la musique des Bad Seeds ?
Ma musique s’est effectivement nourrie de ces expériences. Les deux derniers albums des Bad Seeds
Push the Sky away,