Les Inrockuptibles

crème solaire

Avec le label Roche Musique, FKJ invente un nouveau son electro français fait pour chiller. Son premier album, à découvrir sur scène au festival bruxellois, est un petit manifeste de chaleur et d’hédonisme.

- par Maxime de Abreu

FKJ, au premier plan

La musique, c’est des souvenirs.” “Chaque chanson est une histoire.” “Il y a une couleur derrière chaque son.” FKJ s’exprime avec ce genre de petites punchlines pleines de poésie. Quand on le rencontre à Paris, lui et ses dreads donnent des interviews à la chaîne. Il répond aux questions, détendu, sans forcer le trait de l’artiste-à-part ni exagérer l’intellectu­alisation d’une musique qui se balade plutôt dans le champ de la sensation, du ressenti, de l’instinct. Une approche que le label Roche Musique a instaurée en rassemblan­t, depuis quelques années, une bande de potes

La talentueus­e Clara Luciani, en concert le 11 mai à Bruxelles esthètes, mais à la musique faussement esthétisan­te.

Il fait hyperchaud dans le premier album de FKJ. Ça transpire, ça s’agite un peu, ça se fout progressiv­ement à poil… Le garçon entretient une vision de la musique électroniq­ue qui s’éloigne progressiv­ement de l’univers parfois sec des clubs. Il a passé deux ans sur son album, et donc deux ans à se tourner plutôt vers le live, les instrument­s, la nature. La nature, oui, et plus précisémen­t celle des Philippine­s où FKJ a bricolé une partie de cet album. Pourquoi les Philippine­s ? Parce que sa copine habite là-bas, “dans la jungle”, préciset-il avant d’ajouter : “Je suis plus calme qu’avant, et ma musique est plus contemplat­ive, plus reposante. J’aime bien partir aux Philippine­s pour me ressourcer, de préférence sans connexion internet.”

Sous le blaze graphique et mystérieux de (((O))), la copine de FKJ laisse d’ailleurs traîner sa voix sur le cinquième morceau de l’album : Vibin’ out. Et c’est effectivem­ent un des plus jolis moments de paix entendus cette année. Vincent Fenton est né à Tours, il y a vingt-six ans. Sa mère est française et son père néo-zélandais – d’où cet acronyme, FKJ, pour French Kiwi Juice. Vincent grandit au milieu de la collection de disques de ses parents, et comme il n’a pas le droit de regarder la télé plus de trente minutes par jour, il y traîne vraiment beaucoup. Dans cette collection, il se souvient

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