Thierry de Peretti
réalisateur d’Une vie violente
“J’étais hanté par le souvenir d’un jeune militant nationaliste, Nicolas Montigny, assassiné en 2001. Au départ, on avait le même âge, beaucoup d’amis en commun, on venait du même milieu social et puis à l’arrivée, des destins complètement différents. Je voulais comprendre comment il en était arrivé à cet engagement militant très singulier – parce qu’à gauche dans un milieu essentiellement de droite – et comment il avait accepté de tout sacrifier.” Comprendre ce qui est à la fois le plus proche et le plus loin de lui, voilà ce qui a poussé Thierry de Peretti à réaliser son second long métrage, très dense, très ambitieux, quatre ans après Les Apaches qui l’avait révélé à la Quinzaine des réalisateurs. Cet ancien acteur et metteur en scène de théâtre – qui joua par ailleurs, détail amusant, le rédac chef de Libé dans la toute dernière scène du Saint Laurent de Bonello – a passé près d’un an à trouver ses comédiens (une quarantaine, presque tous amateurs) et des semaines à répéter avec eux, enfermés dans un couvent, comme une troupe de théâtre (…ou comme un groupe en A. G.) : “C’était important que la parole circule de cette manière, un peu librement, que chacun apporte sa petite pierre à l’édifice.” Jean Michelangeli, qui tient le rôle principal, lui a surtout plu pour “son tempo unique, sa manière de ralentir le dialogue”. En feu follet romantique et entêté, il crève l’écran, et il ne serait pas scandaleux qu’on le revoie bientôt. J. G. Semaine de la critique, en séance spéciale long métrage