Prendre le pouls du monde
Rendez-vous immanquables et visages incontournables du 71e Festival d’Avignon (du 6 au 26 juillet).
Outre le voyage au Japon qui ouvre le Festival d’Avignon avec Antigone revisitée par Satoshi Miyagi, cette 71e édition parcourt plusieurs pays et cultive l’indiscipline avec gourmandise. D’Allemagne, pour l’une de ses ultimes créations à la Volksbühne de Berlin, Frank Castorf prend modèle sur Molière pour un éloge du nomadisme où le théâtre de tréteaux se joue de la comédie politique en s’inspirant de Mikhaïl Boulgakov et de Rainer Werner Fassbinder.
D’Australie, Simon Stone s’inspire d’Ibsen pour faire de l’architecture d’une maison le miroir de la vie d’une tribu sur plusieurs générations et questionne nos existences et nos choix, régis par une société toujours plus absurde. Une découverte enthousiasmante.
Du Portugal, Tiago Rodrigues tire le portrait de la profession de souffleur pour l’ériger en témoin de la mémoire de nos scènes. Avec les artistes africains, la littérature, la musique et la danse contemporaine seront autant d’échos sensibles d’un continent devant se battre pour revendiquer son histoire niée et s’interroger sur la violence de ses souffrances. Quant au chorégraphe samoan et néo-zélandais Lemi Ponifasio, il réunit chants maoris et poèmes syriens pour témoigner de la violence faite aux femmes.
Autres invités de marque, les élèves du Conservatoire national supérieur d’art dramatique témoignent du sang neuf du théâtre hexagonal. Associés à plusieurs créations, on les retrouve dans On aura tout, le théâtre-feuilleton dédié par Christiane Taubira et Anne-Laure Liégeois aux penseurs de la démocratie. FabienneA rvers