Léon Maret Coco Jumbo

Editions 2024, 184 pages, 16 € Fable sur le cynisme individualiste, un récit d’aventures bien rythmé.

Dans une île des Dom-Tom, le chef d’une entreprise énergétique qui se veut responsable meurt dans un mystérieux accident de voiture. Son neveu Adrien, un blanc-bec obsédé par le sexe est parachuté (littéralement) sur l’île pour vérifier si, comme l’affirment des chercheurs, un exode de bêtes sauvages est dû aux mines d’uranium de l’entreprise. Au passage, Adrien part à la recherche du responsable de l’accident et de la valise de l’oncle qui contiendrait des documents compromettants. Il va être confronté à une jeune photographe en plein questionnement existentiel, à son rédac chef, responsable d’un site d’infos écolo, et à un drôle de petit singe parlant. Avec son primate roublard et ses personnages motivés par leur petite personne plutôt que par le bien commun, Coco Jumbo est une fable comique sur le cynisme et l’individualisme. Léon Maret, avec son imagination diabolique et son don pour la narration, ne laisse jamais le récit d’aventures tomber dans le pamphlet. La succession de scènes absurdes, les dialogues enlevés, le découpage ultrarythmé, les joyeux chaos de l’histoire font de Coco Jumbo un album décapant et hilarant.