Les Inrockuptibles

Hello kids !

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Rencontre avec la petite bande de jeunes comédiens de Stranger Things.

Stranger Things a beau mettre en scène ados et adultes en nombre – dont Winona Ryder en mère éplorée –, ses poster boys (and girl) sont des enfants de moins de 15 ans. Ce sont eux que l’on voit d’abord dans les promos, eux qui ont droit aux déguisemen­ts les plus cool et aux meilleures répliques dans la série. Eleven (Millie Bobby Brown), Dustin (Gaten Matarazzo), Lucas (Caleb McLaughlin), Mike (Finn Wolfhard) et bien sûr Will (Noah Schnapp), le disparu de la première saison devenu héros de la seconde, tous ces kids américains rappellent à la planète l’atmosphère de films des eighties comme Les Goonies (1985) de Richard Donner – une production Spielberg – ou Stand by Me (1986) de Rob Reiner. “Stand by Me est mon film préféré, j’adore faire partie de cette filiation, dit Caleb McLauhglin, rencontré avec certains de ses camarades à Londres. Pour moi, le fond de Stranger Things, c’est l’amitié. Quand l’effet de groupe se place au-dessus du reste.” Le garçon vient d’avoir 16 ans. Les autres ont entre 13 et 15 ans. Si les frères Duffer leur donnent un sens et une responsabi­lité dans l’histoire pop, c’est aussi à travers des choix de casting forts, comme la présence dans la deuxième saison de Sean Astin.

L’ancien héros des Goonies y joue le petit ami de Joyce (Winona Ryder). “Sean a été un enfant acteur, explique le bouclé rigolo Gaten Matarazzo. C’est un type drôle et malin. Il nous aide et nous conseille. Il n’a pas emprunté un chemin difficile après avoir réussi très jeune. Il est parvenu à ne pas se brûler les ailes alors qu’il a été dans ce film énorme, quand même ! Nous, on doit faire attention. Des gens peuvent oublier que nous sommes des enfants et nous mettre la pression. Ici, on nous traite comme des collaborat­eurs artistique­s et c’est vraiment valorisant.” La génération née dans les années 2000 sera donc celle qui a pris conscience qu’Hollywood et les spotlights en général peuvent être dangereux quand on est un enfant. Une conscience aiguë, une façon de ne pas être dupe dont on pourra mesurer la persistanc­e dans les années à venir. Car aujourd’hui, la brochette des enfants un peu à part de

Stranger Things se tient plus que bien. Tous nous racontent à quel point tourner la deuxième saison n’a pas été une mince affaire, alors que l’école leur prenait du temps. Aucun n’a abandonné ses études, y compris le plus jeune, Noah Schnapp, toujours accompagné par sa mère pendant les interviews. Sa mise en avant dans la nouvelle saison laisse à cet acteur déjà expériment­é (il a notamment tourné avec Spielberg Le Pont des espions) l’occasion d’exprimer son talent pour les scènes d’angoisse. “Dans la deuxième saison, le monde à l’envers (un monde parallèle inquiétant dans lequel il avait disparu l’an dernier – ndlr) a un effet étrange sur Will, dit-il. Il a été traumatisé par ce qui s’est passé, mais il essaie de revenir à la réalité. Enfin… une réalité particuliè­re…” L’art du teasing selon les préados. Et sinon, pour se préparer à épouser l’atmosphère vintage de la série, les enfants s’amusent quand même un peu ? Gaten Matarazzo a la réponse, en forme de coup de vieux : “Mon père m’a montré son Rubik’s Cube.” O. J.

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