LE HÉROS DE LA SEMAINE
Ray Borneo, la personne aux quatre personnes
Le Français Ray Borneo (alias en anagramme de son vrai nom, Arno Boyer) fomente sa musique dans une ancienne discothèque auvergnate qui s’appelle La Gargouille. Quatre salles, quatre ambiances ? Car en ce mois d’octobre (et en poussant jusqu’à la première semaine de novembre), Ray Borneo ne sort pas un, mais quatre albums, sous quatre noms et dans quatre styles différents : Tara King th., Bee Tricks, Lomostatic et 8. Et tout cela sur son propre label, Petrol Chips. Sur le papier, c’est déjà drôle et audacieux. Ce qui est encore mieux, c’est que ces quatre albums valent tous le détour. Avec Tara King th., il joue une sorte d’electronica rétro-futuriste de science-fiction. Dans 8, il invite Brisa Roché au chant et ça donne un très bon album de PJ Harvey. Avec Bee Tricks, il joue du garage rock cool comme un vieil Iggy Pop. Lomostatic, c’est un genre de collectif d’indie-slam à la gueule de bois, sur des instrumentaux qui ont vidé le bar de la discothèque. Scène indé à lui tout seul, Ray Borneo fait aussi des vidéos pour accompagner tout ça. Pris séparément, ces quatre albums sont passionnants. Vu d’en haut, ensemble, ils dessinent l’horizon d’un jardin secret qui refuse la monoculture et les clôtures : ça fait du bien.
Lomostatic Lomostatic Tara King th. Stellar Fantasies 8 Post Drunk Mime Bee Tricks Lazy Lazy (Petrol Chips)