#balanceton porc
Il est désormais très clair qu’il y aura un avant et un après octobre 2017. Si les comportements ne sont pas récents, leur mise en lumière massive, globale, est nouvelle. Soudain, le monde découvre que le harcèlement et les agressions sexuelles touchent tous les secteurs socio-professionnels et beaucoup, beaucoup de femmes. Le monde de la musique indé n’y coupe pas. Elles sont sept à accuser l’Américain Matt Mondanile, ex-guitariste de Real Estate, d’agressions sexuelles, du baiser forcé à des attouchements sur une amie endormie qu’il aurait justifiés en invoquant une prise de Viagra. Au même moment, le label Captured Tracks lâche Alex Calder, pote de Mac DeMarco, suite à une accusation d’agression sexuelle. Le musicien reconnaît les faits, s’excuse. “J’ai été protégé de mes responsabilités ou des conséquences (de cette agression) par une communauté et une culture qui ont donné la priorité à mon récit sur
le sien pendant des années”, dit-il dans un communiqué. Cette phrase est importante en ce qu’elle pointe l’une des principales injustices faites aux femmes : la défiance vis-à-vis de leur parole, voire l’absence d’écoute. Un peu comme si leur micro restait toujours éteint. Le comble étant que les #balancetonporc et #metoo ne cessent d’être commentés, questionnés, critiqués, certains reprochant aux femmes de ne pas balancer de noms, de ne pas avoir porté plainte, de ne pas avoir parlé avant, d’exagérer. Quel manque de décence et d’humanité à l’heure où les femmes brisent cette omerta qu’elles subissaient par peur de perdre un emploi, de ne pas être crues, d’être coupables de l’avoir “bien cherché”. Ces témoignages ne sont pas des anecdotes isolées. Tous révèlent la prégnance d’une domination masculine violente dans une société où les postes de pouvoir sont principalement occupés par des hommes, qui, parfois, en usent et en abusent.