Les Inrockuptibles

Thor : Ragnarok

Avec Chris Hemsworth, Tom Hiddleston, Cate Blanchett (E.-U., 2017, 2 h 10)

- de Taika Waititi Bruno Deruisseau

La franchise de l’homme au gros marteau glisse vers la surenchère parodique.

Depuis James Gunn et Les Gardiens

de la galaxie (2014), Peyton Reed avec Ant-Man (2015) et Tim Miller avec Deadpool (2016), Marvel confie les déclinaiso­ns humoristiq­ues de ses blockbuste­rs à des novices dans le genre. Ici, Taika Waititi, auteur de la comédie horrifique Vampires en toute

intimité (2014), se retrouve aux manettes d’un troisième volet aux accents parodiques inédits. Depuis son rachat par Disney en 2009, Marvel semble avoir plus que jamais fait des ados sa cible, excluant ceux qui s’attendent à voir plus qu’une débauche de fan art. Le ton est donné dès le début, quand une pièce de théâtre rejoue sous la forme du pastiche la mort de Loki. Les guest-stars Sam Neill et Matt Damon s’y adonnent à un jeu outrancier. Une absence de modération que l’on retrouve dans l’intégralit­é du casting, où chacun se comporte comme un guest venu prendre part au grand n’importe quoi, à une suite de sketchs et de crossovers, et à un melting-pot d’influences allant de Maléfique (2014) à la saga du

Seigneur des anneaux en passant par la Grèce antique, la mythologie nordique, Led Zeppelin et le château Disney. A l’image des trônes du film qui ne cessent de diminuer pour se résumer à une chaise en plastique, Thor et ses copains Avengers ont fait fi de leur noblesse pour un univers autoparodi­que. Jouissif, mais tout aussi vain et éreintant.

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