Panda Bear A Day with the Homies

Domino/Sony L’Animal Collective revient en solo, avec une pop riche et chaleureuse. Sorti pour le moment uniquement en vinyle, ce nouvel ep de Panda Bear a raté sa cible de deux semaines : on aurait rêvé, à Noël, de ce paquet cadeau plein comme une dinde (amis végétariens-liens : lire “plein comme une citrouille”), riche d’une farce aux saveurs multiples, indéchiffrables, aussi sucrées qu’acides. Dans son studio, l’Américain aurait pu se contenter d’accommoder les restes d’une déjà longue carrière de trafiquant sonique, d’entasser au hasard des sons, beats et flagrances accumulés depuis une vingtaine d’années. Et d’une certaine façon, cette impression d’empilement Tetris, de foisonnement hagard semble être à la base même de cet ep du cofondateur d’Animal Collective. Mais on sent que le hasard n’a pas été consulté dans ce capharnaüm méticuleusement organisé, réglé en pop-music sautillante (Sunset), en techno unplugged (Nod to the

Folks), en doo-wop limpide (Flight). Et pourtant, chaque élément, pris individuellement, devrait contredire cette évidence, cette fluidité. Le liant, le lubrifiant reste la voix étonnamment présente, puissante, en chorale de Noah Lennox, qui surnage sur des productions complexes, nostalgiques des jeunes années de l’Américain, quand il disséquait les albums de techno anglaise, Aphex Twin en tête. Une autre forme de pop-music. JD Beauvallet