The Captain – L’Usurpateur de Robert Schwentke

Avec Max Hubacher, Milan Peschel, Frederick Lau, Waldemar Kobus (All., Fr., Pol., 2018, 1 h 59)

La folie criminelle d’un déserteur dans une Allemagne nazie crépusculaire. Au bord du pensum.

The Captain est basé sur des faits réels (le personnage principal, Willi Herold, a existé et perpétré les crimes décrits ici). L’action se déroule en 1945 en Allemagne, quelques semaines avant la capitulation. Le soldat Herold est traqué par la police militaire qui veut sa peau de supposé déserteur – folie de la débâcle. Herold trouve par hasard un uniforme de capitaine. Il l’enfile. De fil en aiguille, pris à son propre mensonge, il regroupe quelques soldats bien fêlés et leur imagine une mission. Ils vont en profiter pour lyncher des gens à qui mieux mieux, organiser des parties fines, etc. Réalisé par un Américain d’origine allemande, The Captain manque de stylisation, de distance, malgré son noir et blanc un peu prévisible. On sent par moments une certaine fascination du réalisateur pour ce qu’il veut dénoncer : la folie meurtrière d’un peuple déformé par le nazisme. Mais l’accumulation des crimes abjects commis par la petite horde sauvage finit par mettre mal à l’aise. Sans doute Schwentke souhaite-t-il nous faire ressentir la folie criminelle de l’intérieur. Mais des mécanismes cachés qui activent le mal, on n’aperçoit pas l’ombre d’un rouage.